Y a-t-il une vie après les ravages de l’alcool, des drogues et toutes autres formes de dépendances ?
Les substances de tous genres sont partout. Pas obligé de regarder bien loin, il y a toujours au moins une personne qui est aux prises avec une addiction ou une autre dans notre entourage.
Prenons l’alcoolisme par exemple — qui ne fait pas de discrimination d’âge, de sexe, de statut social. De la personne itinérante au travailleur d’usine en passant par la vedette bien connue ou aux gens d’affaires bien nantis, l’abus d’alcool n’en a rien à cirer. Pour une personne qui en souffre, la vie devient un enfer. Incapable de se passer de son premier verre, celui qui en entraîne d’autres et d’autres encore jusqu’à l’ivresse, l’obsession de boire prend toute la place dans sa vie. Et c’est la même chose pour la consommation abusive de drogue, prescrite ou non. Ce qui, au début, faisait du bien, permettait de mieux fonctionner dans la vie, de se désinhiber, de moins souffrir devient un ennemi qui se retourne contre soi.
Il paraît qu’une personne qui consomme dérange en moyenne 40 personnes autour d’elle. Des chicanes de famille, des retards au boulot, des absences, l’argent dépensé immodérément, la violence, les accidents… Les conséquences sont nombreuses et dévastatrices.
Mais si la consommation abusive fait un nombre incalculable de victimes au Québec, des milliers réussissent à s’en sortir. C’est à ces gens que l’on consacre le dossier principal de cette édition.
Vous voyez en page couverture la Dre Marie-Ève Morin, qui traite les cas les plus lourds de gens aux prises avec de sérieux problèmes de drogues dures, des opioïdes, des benzos et autres substances, coupées plus souvent qu’autrement avec du fentanyl ou d’autres produits potentiellement mortels.
Quel dynamo, cette femme! Elle parle de ses patients avec passion, avec amour. Et elle répond oui, on peut s’en sortir. Avec de l’aide, c’est certain. Parce que seul, c’est extrêmement difficile.
Il existe plusieurs moyens de se rétablir et de demeurer abstinent. Des groupes d’entraide, des programmes en douze étapes, des thérapies. Mais avant tout, un désir d’arrêter de consommer et d’accepter la main tendue.
Plusieurs de nos camelots ont cessé de consommer et quelques-uns en témoignent dans les pages qui suivent. Certains, malheureusement, ne sont pas prêts à lâcher prise. D’autres encore en sont décédés.
De la fenêtre de la rédaction au 2e étage, à L’Itinéraire, on voit tous les jours les ravages que font les différentes drogues — aussi bien dire de la cochonnerie — sur les consommateurs, sous le pont Jacques-Cartier. C’est franchement désolant. On leur tend la main, notamment par le biais de notre programme d’intervention de proximité AIR. On leur souhaite qu’ils et elles soient libérés de cet enfer.
Vous venez de lire un extrait de l’édition du 1er décembre 2023. Pour lire l’édition intégrale, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.