Pourquoi un dossier sur les dents ? Eh bien, parce que le sujet rejoint tout le monde. Tout le monde ou presque a des dents. Et la grande majorité des gens ont des histoires dentaires à conter.
Certaines personnes ont la chance d’avoir naturellement de belles dents. Des sourires Pepsodent, comme on les appelait à l’époque, qui désignaient des dents parfaites, plus blanches que blanches. Mais si beaucoup de gens ont de belles dents, c’est bien grâce à leur entretien quotidien et à de fréquentes visites chez leur dentiste. Et tout cela a un coût. Un coût qui est prélevé directement des poches des patients, qu’ils soient assurés au privé ou non.
Pas étonnant donc que les moins riches d’entre nous soient nombreux à avoir une mauvaise dentition pour ne pas dire des bouches largement édentées. Et ça aussi ç’a un coût, celui de l’estime de soi, de chances moindres de décrocher de bons emplois, d’être discriminé et mal perçu.
Enfin, tout ça risque de changer si tout se déroule comme le voudrait notre gouvernement fédéral.
Éperonnés par le NPD, les libéraux ont imposé un programme d’assurance dentaire, qui vient d’entrer en vigueur, le 1er mai. Fort bien, car on doit aussi notre programme d’assurance maladie à la formation néo-démocrate, qui s’est battue bec et ongle pour que toustes les Canadien.ne.s aient accès à des soins de santé gratuits et de qualité, il y a plus de 60 ans. Aujourd’hui, on ne pourrait imaginer s’en passer.
Grâce à ce programme, les 65 ans auront désormais droit à des soins de santé gratuits, sinon à très faible coût. Par ailleurs, les familles dont le revenu annuel est de moins de 90 000 $ n’ayant pas d’assurance dentaire et les enfants de moins de 12 ans pourront bénéficier de la Prestation dentaire canadienne.
Il était temps ! Parce que jusqu’à date, les soins dentaires n’étaient pas considérés comme essentiels par nos gouvernements. Et pourtant nous avons l’un des régimes d’assurance maladie les plus performants au monde. Si on se casse un bras, ça ne nous coûtera pas un bras. Mais si on se casse une dent… eh bien ! Donc, vivement que l’on considère maintenant les dents comme n’importe quelle autre partie du corps.
Mais pour combien de temps encore ? Je ne veux pas être pessimiste, mais si la tendance se maintient, les conservateurs de Pierre Poilièvre risquent de prendre le pouvoir aux prochaines élections et de se débarrasser de ce programme, comme bien d’autres que l’on a acquis durement. Car monsieur Gros-bon-sens a en horreur les mesures imposées par Justin Trudeau, à qui il attribue tous les maux du monde allant des dépenses pour des programmes sociaux, à la hausse de l’immigration, de la taxe carbone, sans oublier les changements climatiques, la criminalité, et quoi encore ! Si vous avez mal aux dents, c’est probablement la faute de Justin Trudeau. Plus ridicule que ça…
En 2016, on avait trouvé absurde la seule évocation que Donald Trump devienne président des États-Unis.
Mais revenons à nos moutons.
Avec notre dossier sur les dents, les mots de nos camelots à ce sujet, le portrait du métier de dentiste judiciaire, de même que l’excellente planche de notre bédéiste El Diablo, vous en aurez assez pour vous en mettre sous la dent !
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