Complainte pour Jocelyne Courteau – suite
Revenons à nos moutons de la Saint-Jean.
La toune de Marc Hamilton tire à sa fin et Frigo, qu’on se rappellera qu’il est ben paqueté, demande à Jocelyne si elle veut être sa femme. Elle accepte avec le sourire de celle qui vient de gagner à 6/49. À leur grande surprise, quand ils émergent un peu de ce moment de connexion, tous les regards sont braqués sur eux, à part Germaine Lagimonière qui était ben d’trop occupée à saisir l’opportunité de se sortir les culottes de sa craque de fesses pendant que personne ne la voyait. On aurait dit des campeurs autour de la chaleur d’un feu. Personne n’aurait pu dire qui avait lâché le premier «un french! Un french!» avant que le brouhaha de la suggestion collective ne devienne une insistance. Moi je le sais. C’est Coco Senécal. C’est sûr que c’est lui.
Dès lors, plus personne ne l’appellera «le bossu». Le peuple du Faubourg parlera de Jocelyne Courteau en tant que «femme à Frigo». Pas de malice dans cette déclaration de propriété. De toute façon, elle en est honorée. Oh, il va pas se passer grand-chose entre les deux, par la suite. Ils vont refrencher à quelques reprises, avec maladresse. Frigo va lui prodiguer de bien chastes guidiguidi-ha-ha mais même là, Jocelyne aimera jamais ça. Au moins, alors que le père Courteau se désagrégeait, il a suffisament crissé patience à sa fille pour qu’elle reçoive un peu d’affection de celui qu’elle aimait.
Vous venez de lire un extrait du roman-feuilleton Sirop de poteau écrit par l’auteur Francis Ouellette de l’édition du 1er octobre 2023. Pour lire le texte intégral, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique et suivez l’aventure complète de Frigo.