Les Américains les plus riches vivraient de sept à dix ans de plus que les plus pauvres, selon une récente étude de l’American Journal of Public Health sur la corrélation entre la richesse et l’espérance de vie. Les hommes vivant dans les régions les plus pauvres du pays meurent en moyenne dix ans plus tôt, à 69 ans, que ceux dans les régions les plus riches. Pour les femmes, les chiffres montrent que les plus riches d’entre elles peuvent s’attendre à vivre en moyenne sept ans de plus que celles des régions les plus pauvres, qui s’arrêtent à 76 ans.
Les chercheurs de l’American Journal of Public Health ont reclassé tous les comtés des États-Unis en 50 nouveaux « États » fondés sur le revenu des ménages plutôt que sur la géographie. Ensuite, ils ont examiné la longévité, le tabagisme, l’obésité, la pauvreté chez les enfants et d’autres informations sur la santé des endroits les plus riches et les plus pauvres. « L’espérance de vie dans l’État le plus pauvre est inférieure à celle de plus de la moitié des pays dans le monde, ce qui signifie que plusieurs pays en développement se cachent à l’intérieur des frontières des États-Unis », écrit l’équipe de recherche.
Un environnement pour vivre vieux
« Dans les régions où l’espérance de vie est élevée, on retrouve généralement un revenu moyen élevé, des niveaux d’instruction et des taux d’emploi élevés. Les autres facteurs associés à une bonne santé sont : une répartition équitable des revenus, des logements adéquats, un environnement social adéquat et propice au développement précoce de l’enfant », explique le Conference Board of Canada dans ses recherches sur l’espérance de vie.
De façon générale, les habitants des pays à revenus élevés vivent 19 ans de plus que les habitants des pays à faibles revenus. L’espérance de vie moyenne au Canada est de 81,3 ans, tandis que les habitants d’Afrique vivent en moyenne 58 ans, et ceux d’Asie du Sud-Est atteignent 67 ans, rapporte the Conference Board.
Montréal pauvre et riche
Le Montréalais moyen pourrait vivre jusqu’à l’âge de 81 ans, soit sept années de plus que celui qui provient d’un quartier de personnes à faible revenu. Alors que les résidents de Saint-Laurent sont ceux qui ont la plus longue espérance de vie, soit de 85 ans; ils vivent onze années de plus que ceux du quartier Hochelaga-Maisonneuve, où le revenu moyen après impôt est d’environ 20 000 $, indique-t-on dans le rapport du directeur de santé publique 2011 sur Les inégalités sociales de santé à Montréal.
« La pauvreté est moins pire ici qu’ailleurs, ou encore il y a une culture de la malbouffe qui serait le corolaire de la précarité. Et si la bonne nutrition était plus un problème systémique qu’une question de choix personnel ou culturel? Ce qui expliquerait en partie l’écart de l’espérance de vie entre les riches et les pauvres », écrit Francis Fortier, chercheur et auteur de la note à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).
Les Autochtones meurent plus jeunes
« Des études ont également démontré que l’espérance de vie des Autochtones au Canada est plus courte de cinq ans, et même plus, que celle de l’ensemble de la population canadienne », indique le Conference Board qui continue en disant que compte tenu des mauvaises conditions socioéconomiques qui règnent chez elles, les populations autochtones ont une espérance de vie beaucoup plus faible que le reste de la population canadienne.
Ce qui revient à dire que plus nous sommes riches, plus nous auront des années devant nous pour profiter de cet argent. Tandis que les pauvres mourront plus jeunes, ces inégalités de salaires discriminatoires affectent même notre longévité.