Depuis la mi-mai, dans la cour de l’Église Saint Cuthbert, Saint Hilda, Saint Luke, trois poules font le bonheur de la communauté religieuse, mais aussi des quelques habitants de la ruelle verte. Elles pondent en moyenne deux œufs par jour, qui sont ramassés par les citoyens.
« Il était important de sensibiliser les jeunes sur la provenance des œufs, leur rappeler qu’ils ne viennent pas juste dans une boîte en carton ou en plastique que l’on trouve à l’épicerie, mais bien d’un animal de la ferme qui, auparavant, était présent en ville », explique Joëlle Simard, chargée de projet en verdissement à l’Éco-quartier de Rosemont-La Petite-Patrie.
Et le projet plaît. Si bien que d’une année à l’autre, les poules ont été baptisées. De leur vrai prénom, Gertrude, Félicienne et Cassiopée, elles se font chouchouter pour une troisième année par les habitants du coin qui s’en occupent. « C’est certain qu’elles n’alimentent pas toute la ruelle et la communauté de l’église étant donné qu’elles ne sont que trois, mais elles attirent la curiosité », rajoute Mme Simard.
Les trois gallinacés sont en effet présents sur le terrain de l’Église Saint Cuthbert, Saint Hilda, Saint Luke depuis 2015, année au cours de laquelle un premier projet pilote a vu le jour. Depuis, les élus de Rosemont-La Petite-Patrie ont adopté une motion autorisant la garde des poules à domicile dans l’arrondissement. Ce projet est mené de concert par l’Éco-quartier et le Laboratoire sur l’agriculture urbaine. « On a beaucoup parlé des questions de salubrité, mais je dirais que c’est comme n’importe quel animal en ville, il faut s’assurer de la propreté et nettoyer l’endroit où elles sont entreposées. Si on s’embarque dans un tel projet, c’est que l’on est prêt à s’en occuper, à les nourrir, les nettoyer », estime la chargée de projet.
Des règles à suivre
Animaux interdits à Montréal depuis 1966, il était tout de même permis de vendre des poules vivantes dans les marchés jusqu’en 1971. L’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie a été le premier à modifier sa réglementation pour permettre l’élevage des poules domestiques à des fins éducatives. Les arrondissements de Ville-Marie et Mercier-Hochelaga-Maisonneuve ont pris des mesures similaires par la suite.
Dans la même lignée, la Ville de Montréal a édicté une ordonnance modifiant son règlement sur le contrôle animalier dans le but d’autoriser l’installation de poulaillers à domicile à condition de respecter certaines règles liées à l’emplacement ou encore à l’état du poulailler qui doit être fermé et unique sur le terrain. Une vigilance accrue est accordée à la propreté du poulailler, aucune odeur à l’extérieur des limites du terrain ne doit être perceptible. S’ajoute à cela l’interdiction formelle de vendre les œufs issus de la ponte, de laisser sortir les poules du poulailler ou de les abattre. Rappelons aussi que la garde des coqs est proscrite.
Et hors de Montréal ?
La réglementation hors de Montréal n’est pas toujours claire. C’est le cas de Laval où c’est uniquement l’élevage des poules qui est proscrit bien que ce sont les mesures favorisant le bon voisinage qui sont privilégiées. À Longueuil, elles sont autorisées uniquement dans les zones agricoles.
Ailleurs au pays, les élevages de poules et d’abeilles en milieu urbain sont permis à Gatineau depuis le mois de février dernier. D’autres villes d’Amérique du Nord ont aussi suivi le pas comme Los Angeles, Seattle, Vancouver ou encore New York.
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