En ce moment sur la planète, il y aurait assez de vêtements pour habiller les six prochaines générations d’êtres humains. L’amorce du dossier sur les fringues, de notre journaliste Jules Couturier, frappe l’imaginaire. De plus, les vêtements constituent l’une des sources de pollution les plus importantes au monde. On ne parle pas seulement du linge qui se retrouve dans les dépotoirs, mais aussi de tous les produits chimiques et les microplastiques, sans compter l’extraordinaire volume d’eau nécessaire à leur fabrication.

L’industrie du fast fashion est au vêtement ce que le fast food est à l’alimentation. C’est une habitude de vie tout aussi malsaine que la malbouffe. Des vêtements souvent achetés impulsivement et souvent jetés peu de temps après, tellement la qualité n’est pas au rendez-vous. Bref, des fringues qui répondent à un besoin de gratification instantanée. Achetés souvent sans trop y réfléchir, pas par besoin, mais pour combler un ennui, pour se conformer aux diktats de la mode.

Et si on repensait nos habitudes de consommation vestimentaire ? Au même titre que remplacer le gros Big Mac par un mets sain, qui n’est pas ultra-transformé, gras et bourré de sel. Comme ça, on fait attention à la santé de notre planète et par le fait même, à la nôtre.

Par ailleurs, le réflexe de s’interroger sur la provenance de nos vêtements, par qui ils ont été fabriqués et dans quelles conditions, n’est pas encore très répandu au Québec. Mais le simple fait de regarder une étiquette et de se demander si votre paire de jeans a été délavée avec des produits chimiques par une personne réduite à l’état d’esclave dans une manufacture non conforme où elle vit, littéralement, devrait nous amener à faire des choix. Comme exiger des certifications sérieuses, respectueuses des droits humains et de l’environnement, par exemple.

Il existe de plus en plus de certifications équitables pour les produits textiles qui assurent de bonnes pratiques sociales, environnementales et économiques. Celles-ci figurent parmi de nombreuses mesures qui s’inscrivent dans le mouvement de la mode éthique, qui, elle, repose sur les principes du développement durable dont l’éco-fashion, la mode équitable et la mode locale. La mode éthique, qui prend de l’ampleur au Québec, est déjà bien implantée en Europe, notamment par l’étiquetage et la consommation responsable et durable.

Autre mesure qui a un impact sur la réduction de la pollution vestimentaire et la surconsommation : les friperies. L’achat de vêtements de seconde main est à la hausse au Québec, comme on peut le constater avec la multiplication des magasins de fripes de tout acabit. Aux Renaissance, Armée du Salut et Chaînon, entre autres organismes d’économie sociale qui répondent à des besoins économiques et de réinsertion sociale, s’ajoutent des friperies de vêtements « vintage », hautde-gamme, et autres boutiques d’occasion.

Autrefois boudées par les gens qui ont les moyens de s’habiller uniquement avec du neuf, elles ne sont plus considérées comme l’apanage de ceux qui ne les ont pas. En magasinant dans une friperie, on y déniche souvent de petits trésors, on participe à l’économie circulaire et on diminue notre contribution à la pollution.

Et si on prenait le temps de réfléchir avant d’acheter des vêtements et qu’on posait des gestes qui comptent, le monde s’en porterait mieux.

Source : La mode éthique au Québec – Observatoire de la consommation responsable


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