Bien malin qui pourra prédire avec certitude l’issue de cette élection provinciale, bien qu’on se doute quel parti l’emportera. À ce point confiant de former à nouveau le prochain gouvernement, la CAQ a décliné nos nombreuses demandes d’entrevue, alors que les chefs et cheffe des autres partis se sont prêtés volontiers à l’exercice de répondre à nos questions.
Il faut dire que la formation de François Legault a cru bon de ne pas se présenter à d’autres débats aussi, notamment celui de l’Institut du Nouveau Monde pour répondre aux questions des jeunes. Ce qui laisse supposer l’importance qu’il accorde à des électeurs et électrices dont le vote ne lui est pas nécessairement acquis.
Il aurait été intéressant de voir ce que M. Legault (ou tout autre représentant de son parti) aurait répondu aux mêmes questions que l’on a posées aux quatre autres partis, lesquels portent sur des enjeux qui nous concernent toutes et tous.
Dominique Anglade, Gabriel Nadeau-Dubois et Eric Duhaime se sont déplacés à L’Itinéraire pour rencontrer nos journalistes et camelots, tandis que Paul St-Pierre Plamondon nous a parlé par visioconférence pendant près d’une heure. Nous avons abordé le sous-financement des organismes communautaires, l’itinérance, les soins de santé, la pénurie de la main-d’oeuvre et le sort des aînés, tous des enjeux qui sont interreliés. On a aussi discuté de crise climatique, d’immigration et de racisme systémique.
On entend souvent dire que l’on mesure une société à la manière dont elle traite ses citoyens les plus faibles et les plus démunis. Quelle importance accordons-nous comme citoyens, comme êtres humains, comme élu.e.s au sort des plus vulnérables parmi nous ?
On n’a qu’à observer les passants dans les rues où vivent des personnes en situation d’itinérance pour s’en rendre compte. Certaines personnes donnent des sous ou encore de la nourriture, d’autres vont dire bonjour et simplement reconnaître l’existence de l’homme ou la femme devant elles. D’autres passent leur chemin dans la plus totale indifférence, alors que certains sont agacés par ces « robineux » qui pourraient se forcer pour aller travailler… Espérons qu’ils ne représentent pas la majorité de notre société.
Nous avons demandé aux aspirant.e.s au poste de premier.e ministre de proposer des mesures concrètes pour endiguer l’itinérance. À vous de juger de leur réponse à ce sujet. Sachez que nous ne rêvons pas en couleur : l’itinérance ne disparaîtra pas, mais on peut mettre tous les efforts pour la réduire, et de beaucoup !
C’est ce que nous faisons tous les jours à L’Itinéraire. Et nos camelots, dont une infime minorité se trouve actuellement en situation d’itinérance, sont nos meilleurs ambassadeurs. Quand on y met du coeur et de l’effort, on y arrive. Parlez-en à Joseph, Daniel, Diane, Isabelle, Yvon et une foule d’autres camelots qui pourront vous raconter comment ils ont réussi à s’extirper de la rue et de s’assurer qu’ils et elles n’y retournent pas grâce à L’Itinéraire.
Si l’on ne peut faire une priorité de s’occuper les uns des autres, de nos aînés, des personnes marginalisées, qu’est-ce que ça dit de nous en tant que société ?
C’est pour ça qu’il faut voter avec sa conscience, avec sa tête et avec son coeur. Mais surtout, il faut voter !