La grisaille de novembre évoque le célère mois le plus funeste de l’année. Novembre qui est entièrement consacré aux défunts et aux trépassés, porte également le sobriquet du mois des morts. Le 1er novembre, appelé la Toussaint, est l’occasion de rendre hommage à tous les saints, tandis que le jour des Morts, célébré le 2 novembre, est consacré à la commémoration de tous les morts, sans distinction sociale.
Sans distinction sociale… Combien d’itinérants meurent chaque année dans l’oubli ? Et combien se laissent aller à leur dernier repos bien loin de leurs proches et de leur entourage ? S’il est difficile de les recenser, on peut toutefois s’y attarder pour leur accorder toute la dignité qu’un être humain peut nécessiter. Car toute personne mérite un dernier hommage décent et respectable.
Dans cette édition, prenons le soin de remémorer les oubliés et les citoyens ayant vécu en marge de la société et qui ont perdu la vie, souvent dans des circonstances particulièrement cruelles. Et surtout, intéressons-nous à ceux qu’il est encore possible de sauver…
Ces statistiques invisibles
Le Québec n’est pas le seul à compter plusieurs défunts esseulés. Dans cet article notre journaliste examine le sort des morts sans-abri en Ontario ainsi qu’en France.
« La province et les municipalités de l’Ontario ne répertorient pas les décès des sans-abri. Ce qui révèle que nous n’avons aucune compréhension précise de l’ampleur de la tragédie et de la meilleure façon de la résoudre », explique le docteur Dirk Huyer, le coroner en chef ontarien. La confusion règne en Ontario où l’enregistrement des décès des sans-abri, qui avait commencé en 1989, a cessé en 2007 car ces données étaient considérées comme « peu fiables ».
Le Bureau du coroner enquête sur les décès non naturels, soudains et inattendus et il n’a pas comme mandat de suivre tous les décès des personnes itinérantes. Ainsi ces statistiques invisibles non répertoriées deviennent des John Doe et des Jane Doe.
Une enquête peut toutefois être entamée si la mort du sans-abri est soit un décès soudain ou inattendu comme une crise cardiaque sans témoin; un décès dû à une surdose, et un décès alors que le défunt était sous la garde des services sociaux tels les foyers ou établissements psychiatriques.
En France, le Collectif Les morts de la rue a publié en 2015 un recensement qui montre que les victimes sans-abri étaient majoritairement des hommes (88 %), décédés en moyenne à 49 ans, alors que l’âge moyen de décès des hommes dans la population générale se situe à 79 ans.
Découvrez l’article intégral dans l’édition du 1er novembre 2016, disponible auprès de votre camelot préféré(e).
Comprendre les rituels de deuil
À quoi servent les rites funéraires? Dans une entrevue avec Marie Hazan, professeure au département de psychologie à l’UQÀM, psychologue et psychanalyste, notre journaliste s’est interrogée sur la nécessité de « faire son deuil ».
Si les étapes bien connues du deuil sont le choc, le déni, la colère et la résignation, en psychanalyse, on estime que notre réaction doit être de se désinvestir psychiquement et émotionnellement. Pour certains, la croyance en Dieu permet de tenir des célébrations et messes qui contribuent à passer au travers.
Exposer le corps, conserver les cendres ou les jeter à la mer est un choix bien personnel. « Je trouve très difficile de faire un deuil si on n’a pas vu le corps, opine Mme Hazan. Nos sociétés actuelles n’accordent que très peu de place aux rituels de deuil. »
Dans cette entrevue questions-réponses, la spécialiste aborde le deuil et les émotions entourant le décès d’un être cher et notre rapport avec la mort en général.
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