Aujourd’hui reléguée à une occupation de fin de semaine, la pêche urbaine jalonne pourtant l’histoire montréalaise. De l’importance du poisson pour les premières communautés autochtones à la pêche loisir que l’on connaît aujourd’hui en passant par la pêche blanche, tour d’horizon d’une histoire qui débute il y a près de 4000 ans.
« Le Vieux-Montréal, même avant la fondation de Montréal, ça a toujours été un lieu central de pêche, pour les Autochtones. De récentes fouilles archéologiques permettent de montrer l’importance du poisson pour les Premières Nations qui vivaient ici. Le carré Viger, jusqu’en 1880, c’était un petit lac où l’on pêchait en famille. » Discuter de pêche avec l’historien Jean-François Nadeau, c’est se plonger dans une histoire qui dépasse celle d’une simple ligne au bout d’une canne. Une histoire qui nous permet de mieux comprendre le mode de vie de nos ancêtres et l’impact de l’humain sur la biodiversité.
Une tradition ancestrale
Bien avant que Jacques Cartier ne pose pied sur le sol québécois, en 1534, la culture de la pêche était déjà profondément ancrée dans le mode de vie des Autochtones qui peuplaient ce que l’on appelle aujourd’hui l’île de Montréal. Au cœur du Vieux-Montréal, mais aussi tout le long des rives du fleuve Saint-Laurent, des traces de vie remontant jusqu’à 4000 ans démontrent l’importance de cette activité et sa place dans la vie des Premières Nations.
À quelques pas du Vieux-Port, sur le site de Pointe-à-Callières, des travaux de recherches archéologiques ont permis la découverte de fragments et d’objets attestant des restes d’un bivouac autochtone. « Contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, ces découvertes montrent que les Autochtones qui vivaient dans cette zone se nourrissaient beaucoup de poissons », explique l’historien. Certains fragments retrouvés permettent même d’identifier la méthode de pêche traditionnelle de ces communautés comme la pêche au nigog, une sorte de trident acéré qui permettait d’attraper le poisson, notamment dans des eaux peu profondes.