Le festin de Babette est un de mes livres préférés. Je l’ai découvert récemment par mon club de lecture virtuel de São Paulo (Brésil), ma ville natale. C’est un roman écrit par l’auteure danoise Karen Blixen, qui a également été adapté pour le cinéma ; un long métrage du même nom, lauréat de l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1988.
L’histoire se passe dans un petit village de Norvège habité par des âmes simples, dont l’existence est façonnée par les traditions et l’isolement. Les sœurs Martine et Filippa, filles d’un feu chef religieux, vivent une routine tranquille, déconnectées du monde extérieur. Leur rencontre avec Babette, une Française ayant survécu aux tragédies de la Commune de Paris (1871), provoque un bouleversement de leur paisible univers. Babette, à la recherche d’un refuge, se voit offrir un abri par les sœurs. Cette rencontre marque le début d’une relation chaleureuse, ancrée dans la solidarité et l’humanité.
Lorsque le destin sourit à Babette sous la forme d’un gain inattendu à la loterie, une nouvelle tournure dans l’histoire se profile. Au lieu de retourner en France, Babette décide d’utiliser sa fortune pour préparer un banquet grandiose en l’honneur du centième anniversaire du patriarche de la communauté, révélant ainsi son talent gastronomique.
Ce choix audacieux crée une symphonie gustative, tout en symbolisant un lien profond entre la mémoire, les traditions, et les personnes.
Le festin de Babette est une œuvre aux multiples facettes. On peut y voir une exploration du conflit entre les traditions anciennes et le changement vers la modernité, une réflexion sur le pouvoir des croyances religieuses et leur capacité à restreindre notre vision du monde, ou encore un hommage à l’art, incarné ici par la gastronomie.
Babette, l’artiste, se dévoue à son métier, où la créativité culinaire devient un moyen de transformer les convives et de transcender les barrières culturelles.
Ce court récit est une œuvre littéraire qui va bien au-delà de son cadre culinaire. C’en est une qui nous invite à savourer les moments simples de la vie, à réfléchir sur la richesse de la diversité humaine, et à reconnaître l’art sous toutes ses formes comme une source d’inspiration et de transcendance. Une lecture qui suscite à la fois l’appétit et la réflexion, ce roman demeure un joyau de la littérature mondiale. Et comme disait Babette: « Je suis une grande artiste, et une artiste n’est jamais pauvre. »
Bonne dégustation !
Vous venez de lire un extrait de l’édition du 15 novembre 2023. Pour lire l’édition intégrale, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.