L’année 2017 a été riche en événements politiques, économiques et sociaux. Toutes ces expériences, positives et négatives contribuent à nous façonner en tant qu’êtres humains. Pendant cette période des Fêtes, les camelots des journaux de rue de partout au monde partagent avec nous leurs moments les plus mémorables de l’année qui se termine de même que leurs espoirs pour celle à venir.
Bons vœux d’Elvis !
Au cours des élections municipales en septembre, j’ai fait une entrevue avec Denis Coderre et Valérie Plante. C’était mon moment le plus mémorable de 2017. C’était la première fois que je visitais le bureau du maire. Je me sentais comme Elvis Presley quand il a visité Richard Nixon à la Maison Blanche. M. Coderre m’a même offert une casquette des Expos !
L’an dernier, j’ai chanté au party de Noël de L’Itinéraire avec de vrais musiciens du groupe Itinérock (les membres du band sont des employés). Je suis un imitateur d’Elvis et j’ai chanté Blue Suede Shoes, Can’t Help Falling in Love With You et Suspicious Minds. Mon but pour l’année à venir est d’être admis dans l’Union des artistes en tant qu’imitateur et acteur.
Aussi, je veux souligner la mort cette année de mon amie et collègue Élisabèthe, 61 ans. Elle allait avoir une chirurgie pour changer de sexe pour devenir une femme. Je suis allé au service où on lui a rendu hommage de même qu’à cent défunts dont personne n’a réclamé les dépouilles.
Je vous souhaite à tous et à toutes un très Joyeux Noël et une Bonne Année 2018 !
Jean-Claude Nault, 39 ans, L’Itinéraire
Montréal, Québec
Fier d’être Aborigène !
Mon moment le plus mémorable de 2017 a été quand j’ai pris part à la Marche Aborigène, lors de la fête nationale australienne du 26 janvier, que nous on appelle « Invasion Day ». J’étais fier de marcher sur la rue principale à Melbourne parmi 10 000 personnes. J’ai retrouvé un de mes cousins autochtones et j’ai fait des liens avec d’autres. Je souhaite que le référendum ur reconnaître dans la constitution australienne les Aborigènes et les peuples de Torres Straits ait lieu. Je suis un Wurundjeri. Ceci est mon pays, celui de mon peuple, et je ne comprends pas pourquoi nous ne l’avons pas encore. On peut s’asseoir avec le gouvernement pour décider. Ils peuvent s’affirmer et on peut s’affirmer et on peut tous faire des compromis. Puis on se met d’accord. Comme ça, c’est juste.
Allan, un fier Aborigène du comté de Wurundjeri
est camelot du Big Issue Australia depuis 21 ans.
Vivre à visage découvert
Un moment triste de 2017 pour moi a été quand une des personnes chargées de la distribution du Big Issue Taiwan a quitté son emploi pour se marier et changer de carrière. Nous nous connaissions depuis longtemps, elle me traite comme un membre de sa famille et elle a l’âge de ma fille.
Une de mes plus belles réalisations, c’est d’avoir vendu plus de 300 copies du magazine en une seule journée. J’étais très excité et pas mal fier ! Mais mes ventes ont décliné de 60 % cette année, alors tous les jours sont un défi.
Pour être franc, je ne me sens pas très accompli, mais au moins mon boulot de camelot me permet de me sentir comme une personne normale. Je ne suis plus obligé de dormir dans la rue et de couvrir mon visage.
Long-Zhu, 54 ans, qui est camelot du Big Issue Taiwan depuis 2011, a récemment quitté la rue pour vivre dans un petit appartement.
Pour l’amour de ses enfants
Cette année, ma fille Ajlin est née. Elle a un peu plus de six mois et est la plus adorable des bébés. Je suis fier d’avoir pu construire un second étage à ma maison pour l’ajuster aux besoins de ma famille. J’ai fait ça avec l’argent que j’économise avec la vente du journal Lice v Lice et ma mère m’aide aussi. La grosse surprise cette année, c’est que, tout au long de la grossesse de ma femme, on s’attendait d’avoir un autre garçon et finalement, on a eu une fille.
Le plus gros défi est de mettre de l’argent de côté. J’en arrache pour nourrir ma famille et c’est encore plus difficile avec un bébé et un bambin, mais j’y arrive quand même. Je travaille fort tous les jours sur mon spot de vente à vendre le journal.
J’espère un jour avoir un emploi stable et un salaire régulier. C’est stressant d’aller vendre tous les jours sans savoir si je vais gagner assez d’argent.
Suhamet Sadik a 20 ans, il est camelot pour le journal de rue Lice v Lice à Leptokarija en Macédoine
De bonnes gens sur son chemin
Pas mal tous les jours sont mémorables, pour moi. Rencontrer toutes les bonnes gens sur mon chemin. J’ai pas mal de clients réguliers. Ça aide. On parle de leur boulot, comment je vais, de P.K., mon minou, des trucs comme ça. Ce qui me rend le plus fière est de ne plus être sans-abri. Je vis à Park Towers. Ça fait trois ans que je suis là. J’étais itinérante avant ça. C’est une surprise de me réveiller chaque matin, à l’âge que j’ai, prendre soin de ma minette et être encore capable de travailler. J’aime être camelot. Mon plus gros défi est quand ma petite chatte, qui avait été maltraitée avant que je l’aie, a fait un AVC félin; son cerveau voulait mourir, mais pas son corps. Là, elle va super bien. En 2018, j’ai hâte de rencontrer encore d’autres bonnes gens et de pouvoir mettre des sous de côté. Je veux revenir en santé. Quand tu vieillis, plein de choses peuvent aller mal. Ici tout le monde à qui je parle est gentil.
Paulette Bade a 69 ans, elle vend le journal Street Roots
à Portland en Oregon aux États-Unis.