Par l’équipe de L’Itinéraire
Rendus publics le 25 mars, les résultats du dénombrement des personnes en situation d’itinérance confirment la réalité observée sur le terrain par le Groupe L’Itinéraire et la nécessité d’un financement accru pour les organismes du milieu.
Lundi dernier, le ministère de la Santé et des Services sociaux a dévoilé les résultats du dénombrement effectué en avril 2018 qui fait état d’une augmentation de 8 à 12 % du nombre d’itinérants visibles, une population estimée à Montréal à 3149 personnes.
Les résultats témoignent de trois phénomènes observés depuis plusieurs années par nos intervenants : la hausse sensible du nombre global d’itinérants, la situation alarmante vécue par les personnes autochtones – en particulier les Inuits – et le caractère plus caché de l’itinérance féminine.
Répondre à des besoins
Dans la mesure de ses moyens, Le Groupe L’Itinéraire répond à plusieurs des besoins prioritaires exprimés par les sans-abri lors de l’enquête notamment, en matière d’emploi, de logement et de santé.
Le groupe mène des projets d’économie sociale et des programmes d’insertion socioprofessionnelle destinés au mieux-être des personnes, jeunes ou âgées, à faible revenu et sans emploi, vivant notamment, en situation d’itinérance, d’isolement social, de maladie mentale ou de dépendance.
Avec son bimensuel, L’Itinéraire fournit du travail et un revenu d’appoint à plus d’une centaine de camelots, entrepreneurs indépendants, dont une quarantaine collaborent régulièrement à la rédaction du magazine, qui fête cette année son 25e anniversaire.
Au fil des ans,L’Itinéraire est devenu, par son tirage, le plus important magazine de rue au Canada, dont plus de la moitié du contenu est rédigé par les camelots.
Itinérance autochtone et inuite
Le dénombrement a permis d’établir que les Autochtones représentent 12 % de la population itinérante alors qu’elle ne compte que pour 0,6 % de la population de l’île de Montréal. Le quart des personnes en situation d’itinérance sont des Inuits.
L’Itinéraire n’a pas attendu cette statistique pour ouvrir et exploiter au square Cabot le Café de la Maison Ronde, qui a procuré de l’emploi à 28 personnes autochtones et inuites l’été dernier. C’est le seul établissement du genre au Canada.
Avec ses intervenants sociaux, le Groupe L’Itinéraire offre aussi des services de conseil et de références en matière de santé physique et mentale, de problèmes légaux et de dépendance. Ses locaux servent aussi de centre de jour, de cafeteria et de comptoir alimentaire. Pour de nombreux camelots, c’est un lieu de rencontre et un milieu de vie.
À l’occasion du dénombrement, L’Itinéraire prend note de l’appui du nouveau gouvernement du Québec réitéré cette semaine par la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et par sa collègue responsable de la Métropole, Mme Chantal Rouleau.
« Au cours des prochaines années, notre gouvernement sera à vos côtés », a déclaré Mme Rouleau.
L’Itinéraire rappelle qu’un financement adéquat et stable reste indispensable à l’atteinte de progrès significatifs dans la lutte à l’itinérance.
Il n’est pas normal que des organismes – qui viennent quotidiennement en aide aux sans-abri ou aux personnes menacées de l’être – demeurent constamment en mode « survie » en craignant chaque année de se retrouver eux-mêmes à la rue.