C’est grand, la mort, c’est plein de vie dedans, chantait Félix Leclerc dans sa chanson La vie, l’amour, la mort.
Plein de vie en effet, car la mort, ce n’est pas une fin en soi. Du moins, pas pour les vivants. Elle nous fait vivre plein de choses, la mort.
Elle suscite des émotions puissantes. Elle offre des moments de vérité comme on en vit rarement. Elle rassemble, plus souvent qu’autrement, la famille, les amis. Si on pleure le départ de quelqu’un qu’on aime, on célèbre sa vie avec des rituels et des cérémonies. On porte toute notre vie la personne décédée dans notre coeur et notre esprit.
On vit dans une époque où la mort, démographie oblige, va devenir de plus en plus présente dans les années à venir. On devra l’apprivoiser davantage, en parler plus, ne pas fuir le sujet, comme c’est malheureusement encore trop le cas aujourd’hui. Pourtant, elle est inéluctable, on n’y échappe pas. Personne.
Quand on est jeune, habituellement, la fin de la vie c’est un sujet qu’on évite. On est habité par un sentiment proche de l’invincibilité. La mort fait peu partie de l’entourage des moins de 50 ans, mis à part celle de la parenté plus âgée.
Mais à une certaine étape de la vie, la mort s’invite dans notre quotidien. On ne s’étonne plus d’apprendre le décès de parents, de collègues, d’amis, passé la soixantaine. On n’est pas surpris quand la nouvelle survient du passage à trépas d’un acteur, d’une chanteuse, d’une personnalité qui a marqué notre jeunesse.
On rigolait du fait que nos parents soient abonnés aux pages nécrologiques dans lesquelles ils reconnaissaient souvent quelqu’un qu’ils avaient côtoyé, de près ou de loin. Ou encore, on se moquait de les voir fréquenter de plus en plus les buffets des salons funéraires. Eh bien, chacun son tour, on va tous passer par là.
La mort, c’est une réalité qui met tout le monde sur un même pied d’égalité… ou presque. Selon son statut, son entourage, la vie qu’on a menée, les suites de la mort ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
Entre autres parce que ça coûte cher, mourir! On n’a pas tous les mêmes moyens, et tous ne l’ont pas préparée d’avance.
Puis l’après-mort, la façon dont on dispose des dépouilles, dont on célèbre les obsèques, dont on commémore les disparus évoluent avec les années qui passent. Le déclin de la religion, les modes de vie, les influences des diverses cultures, tout ça affecte notre rapport avec la mort.
Notre journaliste, Jules Couturier, qui a intégré l’équipe de L’Itinéraire en octobre, a hérité du sujet comme première assignation dans le magazine. Il a abordé le thème sous plusieurs angles et propose des informations très intéressantes sur les démarches à faire à la suite d’un décès, ainsi que sur l’industrie funéraire.
Par ailleurs, notre journaliste Karine Bénézet s’est immiscée dans la réalité des thanatopracteurs et nous offre un portrait fascinant et intimiste de cette profession.
Vous venez de lire un extrait de l’édition du 1er novembre 2023. Pour lire l’édition intégrale, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.