La mort, si elle comporte un avantage, c’est bien celui de n’avoir plus besoin de se soucier de rien à partir du moment où elle survient. Mais pour les proches qui nous survivent, c’est une autre paire de manches. Quelles démarches doivent-ils entreprendre ? À quel coût ? Quel rituel organiser pour leur rendre hommage ? Sans parler des manières de disposer du corps de façon écologique? L’Itinéraire creuse toutes ces questions… jusqu’à six pieds sous terre.
La prise en charge de la mort
La loi au Québec indique que dès qu’il y a un décès, la prise en charge doit nécessairement être faite par une résidence funéraire choisie par la famille du défunt.
Il y aura toutefois exception à cette procédure en cas de mort suspecte puisqu’il faudra alors procéder à une enquête du coroner. Tout d’abord, la résidence funéraire va s’occuper de la partie légale liée au décès.
« Il faut transmettre un avis légal de décès auprès des organismes qui couvrent le défunt: le directeur de l’État civil, la Régie d’assurance maladie du Québec, la Régie des rentes du Québec, les fournisseurs de services comme Vidéotron », explique Patrice Chavegros, directeur général des salons funéraires Urgel Bourgie/Athos.
Ensuite vient le temps d’organiser l’hommage en fonction du désir exprimé du défunt, des besoins de sa famille, de sa croyance, et surtout de ses moyens (on y reviendra). Les résidences funéraires aident les familles à naviguer à travers tous ces éléments pour trouver l’arrangement qui leur convient.
La mort en évolution
« Autrefois, les rituels étaient plus conventionnels et attachés à la religion. Tout ça a changé. La Révolution tranquille a mis fin au contrôle de la religion. On ne se recueille plus pendant trois jours devant un corps dans un cercueil. Chaque choix est personnalisé. Rien n’est imposé ou normalisé. On décide de ce qu’on veut faire en fonction de nos propres convictions », indique M. Chavegos.
Aujourd’hui, de 25% à 30% des gens ne font pas de rituel par l’entremise d’une entreprise funéraire, nous signale François Fouquet, directeur général de la Coopérative funéraire de l’Estrie. Ils ne la contactent que pour la crémation et l’achat de l’urne. Alors que les corps étaient auparavant embaumés, mis en cercueil puis enterrés, aujourd’hui la crémation est de loin la manière la plus fréquente de disposer d’un corps. Entre 80 et 90% des morts sont incinérés au Québec.
Le premier four crématoire est arrivé au Québec au début du 20e siècle au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Il est demeuré le seul jusqu’à l’installation d’autres fours crématoires au tournant des années 1980. Même à cette époque, ils étaient interdits par l’Église catholique. Maintenant, ils en existent partout.
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