Le projet qui s’est étalé sur deux ans entre la Ligue nationale d’improvisation (LNI) et L’Itinéraire est déjà terminé. Le temps passe vite. Je me rappelle encore quand Sophie Caron, notre metteuse en scène, nous taquinait en nous disant que si on voulait un spectacle de prince et de princesse, on pourrait le réaliser, suffisait juste de le créer ! Quelle liberté ! J’étais entrée dans son jeu. J’avais fait des fausses couronnes pour le groupe.

Au début, nos exercices théâtraux étaient de parler, de faire un jeu pour garder le rythme et de se relancer « la balle » ou de la refuser par le zip, zap, bong. Si je me souviens bien : zip, c’est pour celui à côté, zap pour un en avant et bong pour le refus qui est le retour à la personne qui envoyait le son avec le geste.

Ensuite, c’était des techniques pour faire travailler les sons avec la bouche et la respiration de manière à bien articuler et bien projeter notre voix. Quelques textes à apprendre ainsi que des déplacements sur scène pour nous initier à la notion de jeu. Puis, on a eu la première représentation-laboratoire : un mélange de texte appris, de lecture et d’improvisation.

Cette année, il y avait plus de texte, de déplacements, quelques répétitions dans un local plus grand pour nous préparer à l’espace de la scène. De plus, il y avait plus de jeux de lumière et de musique.

Je n’avais pas réalisé que plus il y a de texte, plus il faut étudier. Les scènes étaient enregistrées pour nous aider dans notre travail de mémorisation (espaces et paroles). Au début, je ne mettais pas assez de temps. Après, j’avais la tête trop pleine de préoccupations (surcharge mentale) parce que j’avais à gérer un four qui ne fonctionnait pas, un lavabo bloqué, la compagnie d’internet que je changeais en plus de ma routine. Quand le tout a été réglé, j’ai demandé un rendez-vous. J’ai appris une méthode d’études qui est de répéter la même phrase à plusieurs reprises. Pour mes répliques, je les ai toutes lues comme ça. J’ai terminé en sachant mon texte au bout des mains. Il m’aurait fallu quelques semaines de plus pour le savoir au bout des doigts.

Une chance pour moi que les deux représentations du mois de mai avaient comme concept de simuler une répétition avec comme principe d’utiliser le moins possible notre metteuse en scène pour nous souffler nos répliques. Ça faisait comme un show dans un show. Sophie Caron l’a réalisé en y mettant de l’humour. Nous avons reçu de belles critiques des spectateurs.

Aujourd’hui, j’ai le goût de dire bravo à tous ceux et celles qui travaillent dans ce domaine. Ça demande beaucoup de discipline ! Merci à tout le monde qui a permis que ce projet se réalise. C’était une belle aventure qui m’a permis de vivre de belles émotions et d’être touchée par les histoires de mes camarades camelots.

Quelques répliques me reviennent. J’en garde de bons souvenirs. Avec le temps, je ressentirai le deuil de la fin de ce projet.

Une semaine après les représentations, je suis montée sur scène pour lire mes poèmes lors d’une soirée de poésie au café La ligne verte, tout près de la Maison de la culture Janine-Sutto, l’endroit des représentations de notre pièce de théâtre Viens t’en dans rue. Aujourd’hui, je me demande ce que l’avenir me réserve.