Le gouvernement du Québec renforce son engagement envers les personnes en situation d’itinérance en annonçant un financement supplémentaire pour deux initiatives clés à Montréal. Chantal Rouleau, ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, a confirmé un soutien total de plus de 560 000 $ pour ces projets, visant à offrir des ressources et un accompagnement aux populations les plus vulnérables.
Main dans la main : un projet de proximité essentiel
Avec une enveloppe de 182 060 $ sur deux ans, le projet Main dans la main de l’organisme Prévention Pointe-de-l’Île se voit consolidé et étendu. Mis en place à Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est, ce programme vise à rejoindre les personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être. À travers du travail de rue et un réseau de soutien communautaire, l’objectif est de sensibiliser, accompagner et orienter ces populations vers des ressources adaptées.
« Nous avons réalisé que l’itinérance prenait une nouvelle forme dans l’est de Montréal. Certains vivent dans des boisés, le long du fleuve, loin des regards. L’important, c’est d’établir un lien de confiance, de les accompagner et de les guider vers des services appropriés », explique la ministre Rouleau.
Le programme repose en grande partie sur le travail de Michel Dorais, un intervenant de rue expérimenté qui sillonne le territoire pour détecter et soutenir les personnes en situation de grande précarité. Ce financement permettra d’étendre ses interventions.
La Halte-chaleur de l’UQAM : un refuge nocturne indispensable
Dans le Quartier latin, une autre initiative voit son financement pérennisé. La Halte-chaleur de l’UQAM, qui offre un refuge temporaire aux sans-abri lors des nuits hivernales, bénéficiera d’une aide de 378 330 $ jusqu’en 2027. Située au pavillon J.-A.-DeSève, cette halte permet aux personnes vulnérables d’accéder à des boissons chaudes, de la nourriture, des vêtements d’hiver et des produits d’hygiène.
« En date d’aujourd’hui, 884 personnes ont trouvé refuge à la Halte-chaleur cette année. C’est une réponse essentielle aux tempêtes de neige et au froid extrême, mais aussi un point de contact pour diriger les gens vers des services de soutien », précise Mme Rouleau.
En partenariat avec la Société de Développement Social, des intervenants psychosociaux y assurent une présence constante afin de répondre aux besoins des usagers et de les accompagner dans leurs démarches. La ministre Rouleau espère également que des étudiants en travail social de l’UQAM pourront y participer dans le cadre de leurs études, renforçant ainsi les liens entre université et action sociale.
Une vision à long terme
Bien que ces projets soient financés pour les deux à trois prochaines années, la ministre reconnaît que l’itinérance demeure une problématique complexe. « J’aimerais qu’on n’ait plus besoin de ces mesures, mais la réalité nous montre qu’elles sont nécessaires. Nous continuerons d’adapter nos actions en fonction de l’évolution de la situation », affirme-t-elle.
Ces investissements s’inscrivent dans une approche plus large de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, qui comprend également des initiatives pour favoriser l’intégration à l’emploi et l’accès au logement. En renforçant la présence sur le terrain et en facilitant la collaboration entre les organismes communautaires, le ministère espère offrir des solutions durables aux personnes en situation de vulnérabilité.