Il y a plus de 2000 sites d’enfouissement de masse estimés à travers l’Espagne datant de la guerre civile de 1936 à 1939 et de la dictature du général Francisco Franco qui a suivi. Quatre-vingts ans après le début du conflit, les autorités s’efforcent de soutenir les efforts pour récupérer une partie de plus de 100 000 victimes « disparues » pendant cette période. Dans la ville de Valladolid, le conseil municipal a financé les travaux d’excavation en vue de découvrir les tombes que les archéologues croient abriter plus de 1000 hommes et femmes.
Les archéologues brossent le sol non loin de squelettes gisant tordus dans une tombe ouverte, certains de ceux-ci portant des bottes en cuir pourries, dans un cimetière municipal du centre de l’Espagne.
Depuis avril, les travailleurs ont vidé trois fosses des 185 corps qui seront envoyés à un archéologue médico-légal pour l’analyse qui peut aider à identifier les morts. Ils ont commencé à examiner la zone avec des impulsions radar pour trouver des sites d’enfouissement de masse non marqués.
« Ceci est une question de dignité nationale et de droits humains plutôt que d’ouvrir les blessures du passé », dit le maire de Valladolid, Oscar Puente, dont le conseil a payé 25 000 euros (27 752 $) afin d’employer une équipe professionnelle pour travailler sur le site.
Jusqu’à dix fosses remplies de corps pourraient se trouver dans le cimetière, soutient Julio del Olmo, l’archéologue supervisant la fouille. Les victimes ont été exécutées selon le jugement des tribunaux populaires ou tuées en petits groupes et déversées dans la fosse par camion, affirme-t-il.
L’Espagne, qui a en commun avec de nombreux pays d’Amérique latine sa transition vers la démocratie, a adopté une loi d’amnistie en 1977, qui a pardonné les crimes du gouvernement Franco. Les fosses communes n’ont pas été déplacées. (Reuters)