45 jours pour atteindre Mars ?
Voyager jusqu’à Mars en 45 jours au lieu des six mois nécessaires avec les technologies actuelles ? Ça devient possible grâce à la propulsion laser. Cette nouvelle technologie est la réponse à un défi lancé par la NASA en 2018: envoyer 1000kg de charge utile en 45 jours sur Mars.
Avec cette nouvelle technologie développée par l’équipe de Emmanuel Duplay de l’Université McGill, il est dorénavant envisageable de faire voyager un vaisseau chargé, à la vitesse de 17 km /s. jusqu’à Mars. Le système est par ailleurs relativement simple. Pour vulgariser, il consiste à chauffer une masse de plasma d’hydrogène pendant 58 min à l’aide d’un large laser. Ce dernier chauffe le noyau de plasma jusqu’à 40000 degrés Celsius. Le gaz qui circule alors autour du noyau atteint 1000 degrés Celsius. Le gaz expulsé provoque alors la propulsion du vaisseau.
C’est une fois aux abords de la planète Mars que les choses se corsent. Le vaisseau circule encore à la vitesse de 16km /s., une vitesse somme toute rapide, qui représente un défi de taille pour l’atterrissage. Reste alors à trouver le moyen de freiner le vaisseau et de gérer la décélération. Actuellement, c’est vers une mise en orbite du vaisseau autour de la planète rouge que se tournent les réflexions. Mais cette solution est périlleuse, car la décélération du vaisseau atteindrait les 8g, soit ce que l’humain est capable physiquement de supporter. De plus, cette décélération dégagerait une chaleur supérieure à ce que les boucliers thermiques des engins peuvent supporter actuellement.
En attendant, un premier lancement de vaisseau propulsé serait envisageable vers 2040.
Propos édités. Source: Science & vie, Une fusée-laser pour rejoindre Mars en seulement 45 jours ? Janvier 2023.
Fusion nucléaire réussie
Jusqu’en décembre dernier, la fusion nucléaire n’était encore qu’un rêve scientifique permettant à l’humanité de rompre avec sa dépendance aux énergies fossiles. Jusqu’à ce 13 décembre 2022, jour où les Américains ont annoncé avoir réussi à fusionner deux atomes d’hydrogène et donc à produire plus d’énergie qu’ils en ont utilisée, résultat de la fusion nucléaire.
Un exploit qui devrait se retrouver dans les livres d’histoires et qui alimente l’idée d’utiliser cette production d’énergie à grande échelle.
Actuellement, les centrales nucléaires utilisent la fission nucléaire qui consiste à casser des atomes lourds, notamment d’uranium, et obtenir deux atomes légers. Une technique qui produit beaucoup d’énergie, mais engendre bon nombre de dommages environnementaux, contrairement à la fusion nucléaire. Dans le cas de la fusion nucléaire, on fusionne deux noyaux légers pour en former un plus lourd.
Les scientifiques américains ont pointé 192 lasers ultrapuissants sur des atomes pour provoquer cette réaction tant convoitée. Les lasers ont permis de générer une température de l’ordre de 150 millions degrés Celsius! Cependant il reste encore du travail pour pouvoir utiliser la fusion nucléaire à grande échelle, car même si l’expérience est une réussite, activer les lasers a nécessité près de 300 fois l’énergie récoltée.
Propos édités. Source: Le Devoir, Les États-Unis annoncent une percée historique dans la fusion nucléaire, décembre 2022.
Le Groenland, plus verdoyant que prévu
On sait depuis un peu plus d’un an qu’il y a 1 million d’années, le Groenland abritait une forêt boréale. Fait étonnant, les carottes récupérées en 2017, qui ont permis cette découverte, puis passées au peigne fin avaient été prélevées en 1966 à Camp Century, une base secrète en temps de guerre froide. Cette base d’armement nucléaire était dissimulée sous le couvert d’une étude sur le climat. La découverte a été faite par accident en remplaçant les congélateurs.
Depuis, les scientifiques ont pu examiner les sédiments accumulés au fil du temps et en analyser leur composition. De nombreux échantillons de plantes, de racines, d’écorces, de feuilles, de mousses et de pollens y avaient été retrouvés, permettant d’avancer l’hypothèse d’un ancien Groenland luxuriant de végétation.
Plus récemment, une autre recherche publiée dans la revue Nature en décembre dernier par plusieurs chercheurs de l’université de Copenhague au Danemark a révélé, grâce à une technique novatrice, des fragments d’ADN vieux d’il y a deux millions d’années. Jusqu’alors, le monde scientifique pensait la survie de l’ADN limitée à un million d’années.
Les chercheurs ont alors pu mettre en lumière la flore, mais aussi la faune du Groenland, notamment de sa partie la plus au nord, Cap Copenhague: des mastodontes, des rennes, des lièvres et un grand nombre d’espèces végétales telles que peupliers, bouleaux et thuyas, ainsi qu’une variété d’arbustes et d’herbes arctiques et boréales. Autant de témoins d’un climat plus chaud qu’aujourd’hui et dont l’écosystème n’a aucun équivalent connu sur la Terre actuelle.
Propos édités. Sources: Nature, A 2-million-year-old ecosystem in Greenland uncovered by environmental DNA, décembre 2022 et Radio-Canada, Découvert au Groenland, le plus vieil ADN au monde a 2 millions d’années, décembre 2022.
Vous venez de lire un extrait de l’édition du 1er février 2023. Pour lire le texte intégral, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot.