Peut-on encore passer une enfance insouciante, à l’abri du stress de la performance, du cyber harcèlement ou des troubles de l’anxiété ? Pas si simple, selon plusieurs spécialistes, qui s’inquiètent de l’état de santé mentale des petits Québécois.
Il y a quelques semaines, la fondation Jeunes en Tête rendait publique une vidéo touchante, dans laquelle témoignait Mia, 14 ans. Face à la caméra, elle y évoquait une anxiété tenace depuis l’enfance, ayant engendré, entre autres, des troubles de l’alimentation et un séjour prolongé à l’hôpital.
Au Québec, Mia n’est pas un cas isolé. Aujourd’hui dans la province, près de 30 % des jeunes souffriraient de détresse psychologique. Dix-sept pourcent des élèves du secondaire ont également reçu un diagnostic de troubles anxieux.
« Ces derniers temps, les jeunes sont plutôt malheureux, confirme Joël Monzée, docteur en neurosciences, directeur-fondateur de l’Institut du développement de l’enfant et de la famille et professeur associé au département de psychiatrie de l’Université de Sherbrooke. Notre société au sens large est confrontée à beaucoup de nouveaux phénomènes. En tant qu’adultes, il est déjà difficile de faire les bons choix, mais les enfants sont encore davantage confrontés à cette réalité-là. »