La consigne est toujours claire lorsque je donne une assignation aux journalistes de la salle de rédaction de L’Itinéraire et aux collaborateurs: les photos sont aussi importantes que le texte! L’image vaut effectivement mille mots. Elle a le pouvoir de nous faire réfléchir, de nous émouvoir, de nous choquer, de nous faire sourire. C’est pourquoi je suis toujours emballée quand on a une bonne photo à publier dans L’Itinéraire. Elle n’est pas qu’un complément à un article, la photo fait partie intégrante de l’histoire.
Encore une fois cette année, nous faisons une belle place dans nos pages à l’exposition World Press Photo (WPP) Montréal, qui, pour cette 16e édition, présentera plus de 3750 photos en provenance de 127 pays du monde. Très couru, ce prestigieux événement coche toutes les cases émotionnelles de l’expérience humaine. Comme l’a si bien titré Le Devoir, le WPP est un « électrochoc photographique ».
Depuis plusieurs années, il s’est établi un beau partenariat entre le WPP et L’Itinéraire. Cet événement emblématique nous a d’ailleurs offert un espace d’exposition en 2019 pour souligner notre 25e anniversaire.
De même, chaque année en septembre, nous réservons une section du magazine entièrement dédiée aux meilleures photos du WPP. Pour nous, c’est du bonbon! On se régale avec ces clichés qui, j’en suis sûre, plaisent énormément à notre lectorat.
Bien sûr, certaines photos sont difficiles à regarder, surtout lorsqu’on lit l’histoire qui est derrière. Elles traduisent les dures réalités du monde, comme c’est le cas de la photo gagnante de cette année, celle d’une jeune femme enceinte mortellement atteinte par une frappe russe en Ukraine, prise par le photographe Evgeniy Maloletka.
D’autres photos nous transportent dans des contrées lointaines où la vie est à mille lieues de ce que l’on vit ici, mais auxquelles nous pouvons nous identifier. Elles viennent nous chercher et il est bien difficile d’y rester indifférent.
Le WPP propose également des expositions parallèles, présentées par différents organismes et photographes québécois. Encore une fois cette année, la photographe Justine Latour en fait partie avec l’expo Lire entre les lignes, vers la voie de l’alphabétisation.
Justine, qui collabore aussi souvent avec L’Itinéraire, explique ce que représente la photo pour elle.
« La photographie est un antidote à l’oubli, et à la mort. Ça fige pour l’éternité un instant qui ne reviendra pas, dit-elle. Je capte une situation, une énergie, une émotion. Puis des centaines, voire des milliers de personnes verront cette photo. La photo, c’est transmettre, rendre accessible. C’est puissant! »
En 2022, dans le cadre de l’expo World Press Photo Montréal, Justine a consacré à sa vieille amie l’exposition Claire, 107 ans. La centenaire qui était sur place a été charmée. La dame est malheureusement décédée peu de temps après. « Elle est morte chez elle, dans sa maison, entourée des siens. Elle a eu une belle vie et elle était tellement contente de cette exposition. Ces photos vont la faire vivre encore longtemps… »
Puissante, la photographie.
Vous venez de lire un extrait de l’édition du 1er septembre 2023. Pour lire l’édition intégrale, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.