Pierre est le responsable du Café Chez monsieur Paul, à L’Itinéraire; un milieu de vie où se déroulent des causeries, des dîners communautaires, les repas du midi des employés et des camelots, des ateliers et réunions en tout genre. Un jour, les enfants de Pierre lui ont demandé:
« Qu’est ce que tu fais là-bas, papa ? »
Pierre leur a simplement répondu:
« Je travaille avec du vrai monde. »
Ce monde, c’en est un qui a fréquenté la rue, frôlé la prison, parfois embrassé les barreaux, qui a vécu la dépendance, un monde qui connaît par cœur les craques du système pour y être tombé parfois plus d’une fois…
Ce monde, c’est celui qui retient Pierre, le « doyen » de L’Itinéraire, depuis 11 ans, alors qu’il n’était de passage que pour trois mois. « Je suis resté parce que j’ai toujours aimé les gens, les camelots, dit-il en entrevue avec Anne-Marie Wiseman, bénévole à la cuisine du Café et camelot. C’est un milieu qui m’a tout de suite fasciné ; les expériences de vie parfois très dramatiques, parfois prenantes. »
Travailler avec ce monde c’est aussi cohabiter avec une réalité parfois difficile à comprendre, celle d’être un camelot, été comme hiver, sous le regard des uns et l’indifférence des autres. C’est pourquoi l’expérience Dans la peau d’un camelot a été organisée. Une proposition applaudie par les camelots qui peuvent enfin partager leur quotidien autrement qu’en mots.
Sur une base volontaire, l’ensemble des salariés présents y ont participé.
Une heure de vente à la chaleur des premiers rayons printaniers, c’est peu, mais suffisant pour se faire une idée de la rudesse d’être en dehors de la norme.
Retour sur expérience.
Vous venez de lire un extrait de l’édition du 15 mai 2023. Pour lire le texte intégral, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.