Catherine Boivin a 17 ans la première fois qu’elle quitte sa communauté de Wemotaci, située à une centaine de kilomètres au nord-ouest de La Tuque. Arrivée à Montréal, elle étudie quelques mois au cégep. Mais son passage dans la grande ville sera de courte durée. Isolée et en perte de moral, elle rebrousse rapidement chemin. Un retour bénéfique qui la guidera vers la Catherine Boivin d’aujourd’hui : une artiste multidisciplinaire en pleine croissance, défenderesse de son territoire et de sa culture, militante, et mère bienveillante.
C’est à cette période charnière, en 2008, que l’artiste atikamekw, alors jeune cégépienne, vit son plus grand clash culturel, isolée dans la métropole québécoise. « Je venais de sortir de ma communauté, je me sentais seule, je ne connaissais aucune ressource… », partage la jeune femme qui échoue par là-même ses deux sessions collégiales. Fille d’une mère enseignante, passionnée de photographie, et d’un père musicien amateur, travailleur en foresterie, Catherine Boivin porte elle-même la fibre artistique. Mais s’il est aujourd’hui évident de la voir valoriser par les arts son territoire et sa culture, ça ne l’était pas il y a 15 ans.
Avant Cannes… le territoire
Cette année, pour la 77e édition du renommé Festival de Cannes, Anotc ota ickwaparin akosiin, le deuxième court métrage de Catherine Boivin, a été sélectionné pour la programmation Talent Tout Court au Short Film Corner.
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