Enfin, on est déconfiné! Les restos, les salles de cinéma, les théâtres, les gyms. Et beaucoup de gens sont retournés au boulot en personne. Ça se traduit donc par un retour à la «normale». Normale entre guillemets, parce qu’il n’y a rien de vraiment normal depuis le début du mois de mars…
Disons plutôt un semblant de normalité. Par exemple, chez nous, la salle de rédaction de L’Itinéraire, si calme et silencieuse pendant près de deux ans, avec plusieurs membres de l’équipe en télétravail rotatif, est redevenue une ruche bourdonnante, augmentant le niveau de décibels et l’énergie ambiante.
Remarquez que les événements des dernières semaines alimentent les conversations et les débats sont animés. L’invasion russe de l’Ukraine, le rapport du GIEC sur les changements climatiques, les réactions des pays du monde à ces questions viennent s’ajouter, voire supplanter la COVID, les manifestations anti-mesures sanitaires et autres actualités.
Ça bourdonne dans le monde qui oscille entre l’inquiétude, l’angoisse et le besoin de poursuivre le cours normal de la vie, comme antidote au pessimisme et à l’incertitude.
Et puis, ça bourdonne aussi en bas, au Café de L’Itinéraire. La salle à manger accueille à nouveau les camelots en plus grand nombre. On est content de se revoir. La perspective de retrouver leurs clients dans les rues de Montréal et ailleurs est très motivante pour eux. Il y a de l’animation et l’atmosphère est joyeuse. Ça fait du bien à tout le monde! Dire à quel point nous sommes des êtres grégaires.
Les faits, rien que les faits
À la rédaction, nous suivons de près les sujets de l’heure, autant que possible pour un magazine bimensuel. Et pour pouvoir vous offrir un point de vue juste sur les enjeux que nous défendons, nous nous appuyons sur des faits avérés, provenant de sources sûres et vérifiables. Des données scientifiques.
Mais avouez que de plus en plus, la vérité se fait mettre des bâtons dans les roues. Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’on fasse état de campagnes de désinformation, de photos et vidéos truquées, de fake news, de deepfake. En fait, c’est rendu monnaie courante.
S’ajoutent les théories du complot, souvent les unes plus loufoques que les autres. C’est tellement n’importe quoi qu’on ne peut s’en défendre qu’en en riant, même si c’est triste à pleurer. Trop de gens ne lisent pas au-delà des titres médiatiques ou prennent tout au premier degré pour ensuite se faire une idée souvent tordue de ce qui se passe dans le monde. Puis, ils diffusent ces idées à qui mieux mieux.
Dans les médias quotidiens, c’est la course aux informations. On exige des réponses rapides, en réaction à ce qui se dit sur les réseaux sociaux. C’est pourquoi plusieurs ont mis en place des moyens pour que le public ait recours à de l’information juste, avec des décrypteurs, des détecteurs de fausses nouvelles et d’autres mécanismes pour vérifier la véracité des informations.
C’est ce que nous faisons dans ce numéro. Nous nous sommes penchés sur cette «infodémiologie», un néologisme qui signifie la surabondance d’informations fiables ou non. Comment s’y retrouver? Qui dit vrai? À lire dans ce dossier signé Alexandra Guellil.