Bien plus qu’un magazine. C’est notre slogan. Que l’on répète inlassablement à qui veut l’entendre. Chaque personne qui franchit nos portes a droit à une bonne mise en contexte et à l’énumération de tout ce qui se fait au sein de notre organisme. Et la plupart du temps, les gens sont surpris d’apprendre tout ce qui se fait entre nos murs et à l’extérieur.
Permettez-moi d’en faire autant avec vous. Parce que, bien que vous nous lisiez fidèlement, chers lecteurs et lectrices, beaucoup d’entre vous ignorez l’étendue de nos activités.
Ici, ce n’est pas juste de vendre un magazine dans la rue, c’est aussi un milieu de vie où nos camelots peuvent socialiser, s’épanouir et progresser.
Outre le magazine, qui est le moteur du Groupe communautaire L’Itinéraire, nous offrons une foule de services à nos camelots et participants. Si leur donner une alternative à la rue et à la grande précarité sociale par la vente de L’Itinéraire est une façon honnête et digne de s’en sortir, cela ne suffit pas. Il faut aussi s’occuper des causes qui les ont menés vers l’itinérance ou leur état de grande vulnérabilité économique et sociale.
C’est de répondre à leurs besoins les plus primaires par la distribution des quelque 70 sacs d’épiceries de Moisson Montréal chaque semaine. C’est les repas communautaires ponctuels à L’Itinéraire. Ce sont les cartes repas solidaires offertes à nos camelots par vous les donateurs, leur permettant ainsi de manger de bons repas matin et midi au café de l’organisme, et même dans d’autres ressources communautaires.
C’est l’aide au logement, qui, grâce à des partenariats avec des organismes amis, a permis l’an dernier à près d’une douzaine de nos camelots de sortir de la rue ou d’accéder à un hébergement plus décent que celui qu’ils ont quitté.
C’est la formation et l’accompagnement à la rédaction. À chaque édition, plus d’une vingtaine de camelots écrivent des textes ou font des reportages dans nos pages. Ce sont des mesures de préemployabilité comme l’implication de camelots à la distribution et dans de nombreux comités à L’Itinéraire qui leur donnent des compétences et de l’expérience de travail. C’est le Café de la Maison Ronde que nous gérons et où nous offrons des opportunités de travail à près d’une trentaine de membres des communautés autochtones et inuites.
C’est de l’intervention psychosociale, du soutien à la déjudiciarisation et de la gestion de budget. C’est des partenariats avec toute une panoplie d’organisations, comme, entre autres, HEC et ses cliniques d’impôts destinés à nos camelots, Exeko pour la médiation culturelle, et, plus récemment L’inis (Centre de formation en audiovisuel) qui a réalisé un documentaire sur L’Itinéraire, et dont on parle dans ce numéro en pages 34 et 35. L’une des étudiantes résume bien ce que nous sommes :
« L’Itinéraire, c’est un monde. […] Tout le monde le connaissait ou pensait le connaître. C’est une petite société L’Itinéraire, un microcosme. Un milieu qui est complexe. C’est une richesse pour les documentaristes de pouvoir rentrer là et de raconter une histoire. »
Comme je disais : L’Itinéraire, c’est bien plus qu’un magazine !