Disons-le d’entrée de jeu, et ce sera dit une fois pour toute, Rachel Lapierre, infirmière de profession, a gagné à la loterie. Littéralement. Gagnante à vie. Ça pourrait être la nouvelle en soi, mais son parcours rend ce fait plus qu’anecdotique, parce qu’elle a décidé de tout redonner à la communauté à travers le Book Humanitaire, l’organisme qu’elle a fondé et qu’elle préside. L’Itinéraire s’est entretenu avec celle qui veut révolutionner la relation d’aide.

Il y a 16 ans, un billet de loterie a changé la vie de Rachel Lapierre. Pas seulement la sienne, mais celle de milliers de personnes dans le besoin qui ont croisé son chemin et celui de son armée de bénévoles fédérée à son projet communautaire. C’est dans la région des Laurentides que l’infirmière a décidé de créer, il y a 11 ans, le Book Humanitaire, une communauté d’entraide et de partage.

De Calcutta à Saint-Jérôme

Alors qu’elle était coopérante dans un centre humanitaire créé par Mère Teresa, à Calcutta en Inde, elle a eu les premiers flashes de ce qui allait devenir son projet communautaire. Au fil des ans, il est devenu indispensable dans la lutte à la pauvreté et l’itinérance dans les rues de Saint-Jérôme, à mesure que la crise sévit et que les besoins augmentent.

Dans ce centre urbain où vivent 80 000 personnes, on compte une prison, trois centres de transition de réhabilitation et le pavillon régional de soins en santé mentale. La ville agit aussi comme un pôle d’immigration au nord de Montréal. Ça fait beaucoup de ressources concentrées sur un petit territoire, mais celles en itinérance, à très bas seuil, en dehors des services orientés vers la « réinsertion sociale », sont insuffisantes. D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, 30 ménages sont toujours sans logement et le taux d’inoccupation du parc immobilier est de 0,3 %.


Vous venez de lire un extrait de l’édition du 15 juillet 2024. Pour lire l’édition intégrale, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.