Quand on est neurotypique, il peut être difficile de comprendre la réalité des personnes autistes.
Les personnes autistes ne fonctionnent pas avec les mêmes codes que les personnes dites « normales ». Elles ont du mal à saisir l’émotion chez l’autre, ne captent pas les seconds degrés, ont une déconnexion quant aux interactions sociales.
Une maladie, l’autisme ? Un problème de santé mentale ? Une déficience ? Pour encore trop de monde, l’autisme tombe souvent dans ces définitions, mal définies.
L’autisme, ce n’est pas une maladie. C’est une autre façon d’être. On l’appelait dans le passé TED pour Trouble envahissant du développement, mais on nomme désormais cette condition TSA pour Trouble du spectre de l’autisme. Et puis, il y a divers degrés de l’autisme tout comme il y a diverses formes d’autisme.
Il y a les autistes avec des déficiences intellectuelles, tout comme des autistes Asperger, dits de haut niveau, et tout l’éventail de troubles autistiques entre les deux. Chez certaines personnes, on peut reconnaître aisément l’autisme par des signes comme des gestes et comportements répétitifs, des épisodes de désorganisation lorsqu’il y a des changements de routines ou de l’incompréhension de la part des non-autistes.
Il y en a d’autres chez qui on ne décèle pas l’autisme à vue d’œil, comme ça. Des gens qui fonctionnent somme toute bien en société. Je pense à l’humoriste Louis T., qui a beaucoup fait pour sensibiliser les gens à ce qu’est l’autisme par le biais de ses spectacles et apparitions à la télé.
Lorsqu’on pense autisme de haut niveau, on pense aussi au film Rain Man, dans lequel Dustin Hoffman incarnait le rôle d’un homme emmuré dans son monde, mais capable de prouesses intellectuelles peu communes. Caricatural selon certains, chose certaine, le film sorti en 1988 a jeté un éclairage sur l’autisme jusqu’alors très peu connu.
Depuis des décennies, on a diagnostiqué de plus en plus de troubles de l’autisme. Mais les sources, les causes des TSA demeurent inconnues. C’est incroyablement complexe et diversifié, comme peut l’être le cerveau humain. De plus, il y a tellement de facteurs qui influencent la personne autiste: l’environnement dans lequel elle évolue, la compréhension qu’on a de sa condition, le niveau de sévérité de son autisme…
Dans le dossier principal de ce numéro, les différentes intervenantes autistes interviewées nous expliquent les défis et réalités des personnes qui vivent avec un TSA, dont des problèmes de santé mentale, comme la dépression ou l’anxiété auxquelles elles sont ou ont été confrontées.
Merci à ces courageuses femmes de nous ouvrir les yeux, de nous faire découvrir l’univers des personnes autistes ou améliorer notre sensibilité envers elles.
L’article de notre journaliste Jules Couturier fait ainsi œuvre utile en ce sens.
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