L’aide médicale à mourir (AMM) devait entrer dans une autre phase au pays alors que le gouvernement fédéral prévoyait l’élargir en 2023 pour les gens dont le seul problème médical était un trouble mental. Après s’être laissé un an de plus pour réfléchir, voilà qu’Ottawa reporte une fois de plus l’adoption du projet de loi en 2027, soumettant le débat à l’épreuve des prochaines élections. Mais en avons-nous assez parlé et est-il périlleux de continuer de le faire dans un contexte qui sera bientôt électoral ?
Cela devait être dans deux jours, le 17 mars 2024 pour être précis, que les personnes dont le seul problème est la maladie mentale allaient pouvoir déposer une demande recevable d’aide médicale à mourir. Après avoir subi un report d’un an en 2023, le gouvernement fédéral annonçait en début d’année son report jusqu’en 2027, suivant les recommandations du Comité mixte special sur l’aide médicale à mourir dans son dernier rapport, déposé le 29 janvier dernier.
Le Canada n’est donc pas prêt d’imiter la Belgique, les PaysBas et le Luxembourg, qui autorisent l’AMM aux gens atteints de dépressions cliniques, de troubles bipolaires, de troubles de la personnalité limite ou encore des troubles d’anxiété sévère. Des troubles, qui, précisons, doivent être jugés incurables et irrémédiables et s’inscrire sur une longue période de réflexion et de traitements vains. Une personne qui en ferait la demande au Canada devrait être évaluée par deux médecins et un psychiatre sur une période prolongée de trois mois, en plus de respecter les autres critères d’admissibilité.
Si certains se disent déçus du report au Québec, comme le Collège des médecins ou l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQDMD), d’autres accueillent la décision avec soulagement, comme le Centre de toxicomanie de santé mentale (CAMH) de Toronto. Mais beaucoup sont dans une zone grise comme Christian Nadeau, Naïma Hamrouni et Daniel Weinstock, trois philosophes qui pensent la question selon une perspective sociale.
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