Le hip-hop existe depuis maintenant 50 ans aux États-Unis et environ 40 ans au Québec. Lorsqu’on pense aux premiers balbutiements du rap dans la Belle Province, on évoque souvent des pièces humoristiques des années 1980 comme Rap-à-Billy de Lucien Francoeur ou Ça rend rap de Rock et Belles Oreilles.
Pour Félix B. Desfossés, journaliste spécialisé en histoire de la musique, quelque chose clochait avec cette information : il paraissait impossible que ces artistes soient réellement les pionniers du hip-hop au Québec. Il s’est alors souvenu avoir appris à l’école que la vaste majorité des musiques afro-américaines ont été vampirisées par l’industrie blanche. Le hip-hop québécois ne fait pas exception.
Plus de 10 ans de recherches, qui ont abouti avec la parution d’un livre en 2020 et la diffusion d’une série disponible depuis le 1er février sur le site web de Télé-Québec, lui ont fait découvrir tout un pan afro-montréalais à l’origine du hip-hop au Québec, une histoire qui n’avait jusqu’alors jamais été racontée
« Il y a une culture qui vient des personnes afrodescendantes majoritairement qui doit être remise en valeur et dont le récit doit être raconté de la bonne manière », dit-il en entrevue avec L’Itinéraire.
Voici donc l’histoire des racines du hip-hop au Québec et pourquoi elle a été si peu racontée jusqu’à présent.
« Le hip-hop est arrivé au Québec grâce aux communautés afrodescendantes majoritairement et en raison de la proximité de Montréal avec New York. » – Félix B. Desfossés
Le mouvement naît dans les quartiers aux populations issues de l’immigration. À Montréal, ce sont les quartiers anglophones comme NDG, la Petite-Bourgogne ou Côtedes-Neiges qui le voient apparaître en premier à la fin des années 70 et au début des années 80.
Il faut savoir que dans les années 1970, Montréal et New York possédaient d’importantes communautés caribéennes immigrées dans ces deux métropoles. Ainsi, les familles d’immigrants installés à Montréal voyageaient souvent à New York pour voir leurs proches. Là-bas, les jeunes Néo-Montréalais découvraient la culture hip-hop, née aux États-Unis en 1973, et en ramenaient des éléments dans leurs quartiers.
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