À peu près 40 personnages, 25 lieux différents, une histoire écrite comme un scénario de cinéma, avec « des costumes et des accessoires à n’en plus finir », dans une pièce de théâtre de trois heures, présentée Chez Duceppe, l’un des plus importants théâtres de la province : voici Chimerica.
Pour mener cet immense bateau à bon port, place à une distribution majoritairement d’origine chinoise, une première au Québec pour une pièce d’une telle envergure.
Le massacre de Tian’anman
Chimerica revient sur un moment critique dans l’histoire moderne de la Chine : le tragique massacre de Tian’anmen survenu à Pékin en 1989. Un mouvement d’étudiants, d’intellectuels et d’ouvriers chinois, dénonçant la corruption et demandant des réformes démocratiques, a subi une violente répression de l’armée chinoise. Selon les sources, le nombre de morts diffère de quelques centaines selon le gouvernement chinois à une dizaine de milliers selon les pays occidentaux.
Ce sujet est interdit en Chine, censuré sur internet, absent des programmes scolaires. Ainsi les jeunes Chinois ne sont pas au courant de l’événement et les plus vieux refusent d’en parler.
En Occident par contre, ce drame est bien connu et a été fort médiatisé, notamment grâce à une photographie devenue célèbre, celle de « l’homme de Tian’anmen » ou « Tank Man ». On y voit un homme anonyme, seul, vêtu d’une chemise blanche, sacs d’épicerie au bout des bras, debout devant une colonne de chars d’assaut, qui tente de quitter la place. L’image est couramment utilisée pour symboliser le courage et la force de la non-violence face à la répression armée.