Magané, c’est l’histoire d’un gars qui se rend au dépanneur du coin pour aller chercher de la sauce à spag’ pour ses affamées de filles, et qui, sur la route du retour, s’en mange tout une… gratuitement… par un nobody sorti de nulle part. Enfin, c’est ce que suggère le résumé de cette BD de l’auteur El Diablo: « Quand il a quitté la France, on lui disait que dans les rues de Montréal, il avait plus de chances de croiser un orignal que d’être victime d’une agression. »
Et pourtant…
« El Diablo, c’est pas un diable malveillant, c’est celui qui m’incite à créer, c’est mon versant artistique. »
C’est vrai que Boris Dolivet, alias El Diablo, un nom qu’il a adopté dans les premières années hip-hop en France alors qu’il s’adonnait au graff’, en a connu des rues où tu croises toutes sortes de loubards, à toute heure du jour et de la nuit. Alors des agressions, il aurait pu en subir! « Il m’est arrivé des bricoles en France, mais rien de grave, et en particulier pas dans le 93 », la banlieue dite la plus dangereuse de l’Hexagone.
Pas d’original à Montréal
Pour beaucoup de banlieusards [comprendre ici les habitants des banlieues parisiennes, surtout de l’est], les rues de Montréal paraissent ultra-sécuritaires. Et sans renier ses racines — « Y’a une vraie énergie dans le 93, c’est le 21e arrondissement de Paris, et j’ai adoré » — El Diablo a l’esprit plus tranquille d’imaginer ses filles à 3h du mat’ dans les rues de la métropole québécoise que dans la cité parisienne. Un paradis pour les femmes donc, Montréal, qui peuvent enfin baisser leur garde. Et pour les hommes aussi, qui ne risquent plus de se faire tabasser pour avoir regardé dans les yeux un autre lascar… deux secondes de trop.
Enfin… a priori
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