C’est la voix de la circulation depuis des années. On le reconnaît tout de suite par son timbre unique et sa façon bien à lui de décrire la circulation. Yves Desautels fait partie de notre univers radiophonique depuis des lustres. Et quand il parle, on l’écoute parce que le monsieur sait de quoi il parle, lui qui connaît les rues de la métropole comme personne.
On a voulu faire le point sur la situation routière chaotique qui règne à Montréal avec cet expert du trafic. Alors on a envoyé nos journalistes Simon Bolduc et Karine Bénézet faire une petite virée avec lui à bord de son «hérisson», la voiture dans laquelle il bosse durant les heures de pointe du matin et de l’après-midi.
On sait déjà que c’est le bordel dans les rues de Montréal et ses points d’entrée, du tunnel Lafontaine au pont Jacques-Cartier en passant par l’hyper congestion sur la rue Sherbrooke et toutes ces grandes artères jonchées de cônes oranges. Mais le coup d’œil et les analyses de «Monsieur Circulation » apportent un éclairage particulier.
Plus qu’un chroniqueur, il est à la fois sociologue, anthropologue, un fin observateur de la conduite du homo automobilus urbain. Et il est même parfois psychologue avec les automobilistes qui l’appellent tous les jours pour signaler des accidents et dénoncer des comportements dangereux des impatients de la route.
La ville a bien changé au cours des dernières années : la construction, la réfection des routes qui n’en finit plus, encore plus de voitures en circulation, mais aussi plus de vélos. Ces derniers prennent davantage la place qui leur revient. Montréal s’aménage autour des cyclistes avec de plus en plus de voies qui leur sont réservées, des saillies de rue, des petites autoroutes pour vélo.
Et si les automobilistes sont plus conscientisés sur l’importance de partager la route avec les cyclistes, et vice versa, ce n’est pas tout le monde qui a reçu le mémo. Des bagnoles qui roulent à vive allure sur des petites rues résidentielles, des cyclistes qui pédalent en plein milieu de la rue en sens inverse et en ignorant les feux rouges, c’est monnaie courante à Montréal.
Nos locaux sont situés dans un secteur parmi les plus bordéliques en matière de circulation à Montréal: Sainte-Catherine et De Lorimier. On est aux premières loges pour témoigner de la folie qui règne parfois à cette intersection. En écrivant ces lignes, une femme qui traverse en biais cette rue très achalandée décide de contourner par derrière un camion qui bloque la traversée des piétons. Le mastodonte se met à reculer et l’imprudente a à peine le temps de l’éviter.
Il y a quelques mois, un jeune en skate a été tué en traversant sans regarder. Et puis, il y a dix jours, un cycliste qui zigzaguait boulevard de Maisonneuve et Papineau est mort sur le coup sous les roues d’un camion-citerne. C’est sérieux! Mais c’est surtout désolant.
En tout cas, je ne m’étendrai pas sur le sujet, on en aurait pour des heures! Lisez plutôt l’excellent dossier sur la circulation routière et les comportements humains dans les pages qui suivent.
Et si vous ne voulez pas affronter le trafic, mais que vous avez une fringale, il y a toujours la possibilité de vous faire livrer votre bouffe à votre porte. Dans ce numéro, on vous présente le métier de livreur de repas sur deux roues. Notre collaborateur, le journaliste Simon Dessureault s’est glissé dans la peau d’un livreur Uber Eats et nous relaie de savoureuses anecdotes.
Vous venez de lire un extrait de l’édition du 15 juillet 2023. Pour lire l’édition intégrale, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.