Quand on lui a proposé de jouer Fabiola dans M’entends-tu?, c’était une première pour Mélissa Bédard. Ce rôle était pourtant fait pour elle qui a puisé dans « son p’tit sac-à-dos de souvenirs ». Dans la série, elle est amie avec Ada (Florence Longpré) et Carolanne (Ève Landry). Des filles qui « se sont mutuellement sauvé la vie entre elles et se tiennent ensemble sans jamais compter sur personne d’autre ». L’actrice n’a pas eu à trop se forcer pour jouer cette amie fidèle puisqu’elle se dit vraie à l’écran comme sur les réseaux sociaux. On jase avec une fille de gang qui place l’amitié au plus haut rang.
Est-ce qu’une vraie amitié est née entre vous à l’issue du tournage?
Oui, quelque chose est né pour vrai. L’histoire est tellement réaliste qu’on s’est sans doute fait prendre au jeu et des liens très forts se sont créés. Avec la petite Aliyah [Élismé dans le rôle de Bébé], on a aussi créé des liens. C’était vraiment notre petit bébé sur le plateau. D’ailleurs, avec la troisième saison, tournée dans un contexte de pandémie, on a senti cette fébrilité et cette habitude qu’on avait de se parler, de se toucher ou de prendre du temps entre nous. ça a vraiment fait une grosse différence. On est très proches, je pense vraiment qu’il y a un avant et un après M’entends-tu dans notre relation. On a tellement pleuré sur le tournage, ça n’a pas d’bon sang ! (rires) et c’est ça qui nous lie, c’est ce vrai qu’on a amené à l’écran qui a créé du vrai dans la vie. Un exemple, on voit souvent Fabiola et les filles chanter pour que Bébé s’endorme. Ces moments sont réels quelque part, je le fais aussi avec mes amies et mes enfants. Puis, dans la vraie vie, je suis quelqu’un qui protège ses amies. Pour moi, perdre une amie est pire que perdre un chum. Mes amis sont comme ma famille.
Peux-tu nous parler de tes amies les plus proches?
L’une de mes plus vieilles amies, c’est Karine Fortin. On est amies depuis la maternelle. J’ai connu Karine à Saint-Émile, à quatre ans. Aujourd’hui on est amies et on habite dans le même quartier, celui de notre enfance, où l’on a nos points de repère. C’est pour être proche de mes amis que je préfère faire des allers-retours à Montréal quand je dois y travailler. Il y a aussi Sophie et Joannie, que j’ai connues au primaire et au secondaire. On est chacune la marraine de l’enfant de l’autre. On est un petit cercle tout le temps ensemble et Karine est l’amie qui nous relie. à un tel point qu’on se dit que si ça ne marche pas pour Karine, qui suit des traitements de fertilité, l’une de nous lui fera un enfant ! On est proches à ce point-là. Quand j’ai eu mes problèmes de sous, mes amies m’ont apporté du lait, sans que j’en demande. On a juste à se regarder dans les yeux pour savoir comment on va vraiment. Quand j’étais jeune, je n’attendais pas 8h du matin pour aller cogner chez elles. J’y allais à 7h et les parents n’étaient plus capables! (rires) On avait besoin les unes des autres. Avec ces amies-là, on parle déjà de s’acheter un condo et d’engager des infirmières pour changer nos couches! (rires).
On dit souvent qu’avec le temps et l’âge, c’est difficile de se faire de nouveaux amis, arrives-tu à facilement créer de nouveaux liens?
Oui, c’est plutôt facile pour moi. Sur les réseaux sociaux, tout le monde voudrait être mon ami et, même si je ne suis pas contre, je n’ai pas besoin d’en avoir autant. J’ai besoin de prendre tout le temps avec les amies que j’ai déjà et je ne veux pas en avoir moins à leur accorder parce que j’ai d’autres amis. C’est vrai que j’ai un cercle d’amis élargi, mais j’en vois une vingtaine régulièrement, disons. Je n’ai pas besoin d’en avoir des centaines. Je ne sors pas dans les bars et quand je sors, hors pandémie, c’est pour aller chez une amie et ça me suffit.