Mario Girard est surtout connu comme journaliste de La Presse. Il a sorti en mars dernier une biographie complète sur Clémence Desrochers. Il n’en est pas à sa première expérience à titre de biographe, lui qui en a auparavant publié trois autres sur Les Belles Sœurs, Renée Claude et Charles Aznavour, et ce, en cinq ans seulement. Serait-il en train de devenir l’un des biographes les plus importants d’ici ? Nous en avons parlé autour d’un café. Extraits choisis d’une longue discussion.
Clémence, encore une fois, est un tel succès que vous avez déjà été obligé de partir en deuxième impression. C’est incroyable, on vous a vu à presque toutes les émissions de radio et de télé, ce qui nous a permis de comprendre aussi que vous et Clémence étiez de très bon amis. Pour écrire une biographie, est-ce un avantage ou un désavantage d’être aussi proche de son sujet ?
Écoute, je savais très bien que je n’allais pas découvrir que Clémence a déjà été espionne pour la Russie ! Il n’y avait aucun danger de ce côté-là. Cependant, je savais exactement quel genre de biographie je voulais faire. Je ne voulais surtout pas entrer dans sa vie privée et on s’est entendus rapidement là-dessus. Mais par exemple, si tu as à faire une biographie politique avec un processus plus d’enquête, alors là, oui, il est important d’avoir un recul nécessaire.
Est-ce que ça t’est déjà arrivé comme lecteur de tomber sur une mauvaise biographie ?
Euh… Oui, dernièrement, j’ai commencé à lire une biographie sur le couturier Christian Dior et à la cinquième page, je suis tombé sur un nom mal écrit. J’ai sursauté ! À la quinzième page, c’est la même chose. J’ai refermé le livre en me disant que je ne pouvais pas faire confiance à cet auteur pour le reste, sur les dates qu’il va me donner, les faits et ce qui va suivre. C’est sûr que l’éditeur à un rôle à jouer dans cette affaire-là, mais c’est aussi la job de l’auteur. Surtout en 2023, tu as accès à tout. Tu peux tout vérifier. Alors pour moi, je me dis, il l’a fait vite celle-là. C’est comme on dit, une biographie alimentaire. Il y a aussi le genre de biographie où tu sens qu’elle a été écrite à partir des huit biographies déjà existantes sur le même sujet. Ils vont faire un résumé de tout ça et là tu n’as rien de nouveau. Ça c’est insultant !
Vous venez de lire un extrait de l’édition du 15 mai 2023. Pour lire le texte intégral, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.