Sean-Michael Jourdain et Walker sont inséparables. Inséparables, dans le sens qu’ils passent littéralement leur journée ensemble, au travail comme à la maison. Le jour, ils sont collègues. Le soir, ils sont best buds, maître et animal de compagnie. Walker est un chien renifleur. Non pas de drogues, non plus d’explosifs ni d’armes à feu. Il est plutôt entraîné à renifler l’odeur de punaises de lit.
Pas tuable, introuvable, impérissable, et surtout, indésirable. De tous les insectes nuisibles, la punaise de lit est probablement reine. Elle est difficile à détecter à l’œil nu et son rythme de reproduction est terrifiant. Elle peut piquer un tel et non un autre. Elle peut disparaître pendant longtemps et revenir. De quoi virer fou !
Faire appel à un chien renifleur peut devenir un moyen « d’en avoir le coeur net et d’éviter de faire un traitement coûteux pour rien ». C’est ce qu’explique le propriétaire de la compagnie Royal Extermination, Sean-Michael Jourdain, juste avant d’assister à l’inspection d’un appartement dans l’est de la ville.
Lui et Walker passent leurs journées à se promener d’adresse en adresse pour effectuer des inspections préventives. Ce matin-là, c’est un petit studio d’une pièce, mais ça aurait aussi pu être un hôtel du centreville, des autobus de la STM, des résidences HLM ou encore de luxueuses tours pour personnes âgées.
Avant toute chose
Avant d’entrer chez son client, Sean-Michael tient une petite bouteille dans ses mains. À l’intérieur se trouvent de petits bâtons gros comme une craie. Ce sont ces petits bâtons de phéromones de punaise qu’il cachera un peu partout dans l’appartement. « Comme c’est un jeu pour Walker, il doit toujours trouver une odeur. Si je ne mettais pas de pseudo-odeurs et s’il n’y avait pas de vraies punaises, le chien se lasserait à la longue et ne serait plus efficace », dit le jeune propriétaire. Ces petits bâtonnets coûtent «l es yeux d’la tête », 15$ l’unité; ils sont importés d’Allemagne et sont bons pour un mois.
Une fois dans l’appartement, il procède à l’inspection visuelle des « zones critiques »: le matelas, le divan, le garde-robe. Pas nécessairement pour trouver des punaises avant son chien, mais pour s’assurer qu’il n’y a aucun produit dangereux qui pourrait endommager les voies respiratoires de l’animal.
Vous venez de lire un extrait de l’édition du 1er avril 2023. Pour lire le texte intégral, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot.