Salut, les jeunes ! Avez-vous du fun en relâche ? Vous chillez all day avec vos tablettes, vos emojis pis vos musiques de rap ? Mais ce que vous ne savez pas, c’est que durant votre semaine de relâche, vos parents se relaient pour aller pleurer dans leur garde-robe.
On vous aime, mais seigneur que vous nous brûlez.
À ceux qui trouvent que je sonne comme une mauvaise maman, je réponds ceci : je passe mes journées à me faire reprocher d’avoir mis la mauvaise quantité de Rice Krispies dans un bol de la mauvaise couleur. J’ai gagné le droit de chialer.
Mais pour bien chialer, faut s’informer. Donc, d’où ça vient, la semaine de relâche ? Après qui suis-je fâchée ? Ma laborieuse recherche de deux minutes sur Google m’a menée au coupable : M. Fernand Paradis. C’est lui qui a instigué l’application de la semaine de relâche au Québec.
En 1968, M. Paradis est directeur général de la Commission des écoles catholiques de Québec. Un jour, alors qu’il se sent particulièrement seul, il se dit : « Je me sens particulièrement seul aujourd’hui. Je vais faire une étude sur le taux d’absentéisme scolaire, ça devrait me désennuyer ! »
Il mène donc une étude sur le taux d’absentéisme des élèves et du personnel enseignant. Le résultat lui indique qu’il y a un sommet de foxage à la fin de février et au début de novembre.
Furieux et/ou confus, il décide d’aller faire un stage d’observation en France.
Durant ce stage, monsieur Paradis découvre un congé qui n’existe pas ici : les « vacances printanières ». Ça sonne-tu assez bébé ?
Devenu directeur de la Commission scolaire de Québec, Fernand décide, en 1977, d’importer le concept. Deux ans plus tard, Fern aura réussi : les parents québécois seront à jamais accablés par la semaine de relâche.
Je chiale, mais je suis une personne de bonne foi : je me passerais de la semaine de relâche, mais j’offre des solutions de rechange.
Comme…
La semaine d’échangisme scolaire
OK, ça ne sonne vraiment pas bien. Mais restez avec moi et n’appelez pas la police. Durant une semaine, les élèves et les profs vont à l’école, mais les profs sont les élèves et les élèves sont les profs. Tout le monde comprendra mieux les difficultés quotidiennes de l’autre tandis que je pourrai passer mes journées à regarder mes programmes de bonne femme dans mes grandes bobettes de maternité.
La semaine de la nostalgie scolaire
Les parents passent la semaine à l’école afin de revivre de beaux moments d’innocence empreints de soif de savoir alors que leurs enfants font j’sais-pas-quoi à la maison. Tout le monde a un break et les enfants évitent une semaine de nos anecdotes classiquement nauséeuses de «Dans mon temps… ».
La semaine d’orientation scolaire
Les enfants choisissent un de deux environnements pour découvrir leurs options de carrière.
- L’environnement scolaire : une semaine stimulante à l’école où ils pourront jouer le rôle de professeur, du concierge, de l’infirmière, de l’orthopédagogue, de la surveillante en burnout ou celui du bon vieux bureau du directeur ! Il n’y a pas de sot métier, les amis !
- L’environnement familial : Bien que stimulant, cet environnement offre des options de découverte de carrière limitées. Massothérapeute, préposé au nettoyage, cuisinier, coiffeur, directeur du département de « arrête de frapper ton p’tit frère » sont les seuls programmes disponibles pour l’instant.
La semaine de l’hommage passif agressif
Les parents de tous les élèves du Québec se rendent chez Fernand Paradis avec leurs enfants. Chansons, poèmes et autres formes d’hommage sont présentés à même l’entrée de la maison de l’instigateur de la semaine de relâche. Puis, les parents quittent, laissant leurs précieux enfants aux bons soins de Ferny Boy pour la semaine de relâche.
Je ne suis pas une mauvaise mère. Je suis fatiguée, inquiète et l’amour que je voue à mes enfants est ineffable. Je capote sur les profs qui éduquent mes deux trésors (probablement) mieux que moi. Mais cibolaille que je me passerais de la mautadite semaine de relâche, Fernand Paradis !