On l’écoute en sourdine en travaillant, en conduisant ou pendant que nous accomplissons nos tâches quotidiennes. Elle nous divertit, nous informe, nous émeut, nous fait rager. La radio est une partie intégrante de nos vies.
La radio installe l’atmosphère dans la maison ou au boulot. Selon le poste qu’on aura syntonisé, elle provoque des débats et engendre des discussions dans les chaumières. à l’autre bout du spectre, on choisit un poste qui diffuse l’ambiance de circonstance menant à la détente, la relaxation, l’intimité.
On a choisi de parler de ce média, parce que la radio fait l’unanimité parmi les Québécois, peu importe ce que l’on écoute. Elle fait partie de notre histoire collective. D’ailleurs, c’est à Montréal que revient le titre de la première ville au monde à entrer en ondes, en 1919. Et la première station de radio francophone fera son apparition en 1922, alors que La Presse fonde CKAC, qui, 98 ans plus tard, diffuse toujours sur les ondes.
La radio a informé les gens restés de ce côté de l’Atlantique pendant la Deuxième Grande guerre, elle nous a tenus en haleine pendant les grands événements qui ont secoué le monde. En 1970, c’est à CKAC que le journaliste Louis Fournier a été le premier à lire le manifeste du FLQ à la radio pendant la Crise d’octobre. Près de 20 ans plus tard, on suivait avec angoisse ce qui se passait à Polytechnique le soir du 6 décembre 1989. Je me souviens aussi d’avoir été scotchée à la radio alors que le nombre de victimes du Bataclan à Paris était dévoilé au compte-gouttes.
Si parfois on l’écoute d’une oreille distraite, la radio fait appel à notre imagination et aiguise notre écoute. Un reportage qui se passe dans une école nous fait entendre le babillage des enfants dans le corridor, la cloche qui sonne, les chaises qui grincent contre le plancher, la voix de l’enseignante comme amorce au topo qui suivra.
Dans la même veine, nous ne sommes pas influencés par les apparences. L’animateur ou l’animatrice peut aussi bien faire son émission les cheveux en bataille, pas maquillée ou habillé en mou, si ça lui chante. On n’en saura rien. Ce qui importe, c’est ce qu’il ou elle nous dit. D’ailleurs, petit aparté, j’ai eu le plaisir d’accompagner notre camelot Lynn Champagne (et notre DG Luc Desjardins) pour interviewer le très sympathique Terry DiMonte, morning man de CHOM FM. Ce dernier est venu nous accueillir à la réception en pieds de bas. Ce qui nous a fait sourire. Faut dire aussi que cette rencontre aura été parmi les plus intéressantes que j’ai faites au cours de l’année ! Alors, pour les apparences, on passera.
La radio n’est pas prisonnière du paraître ou des images, comme le dit si adroitement l’animateur vétéran de Radio-Canada, Michel Désautels. Il affirme : « La radio a toujours les images, suffit de les dire comme il faut ».
Dans ce dossier consacré à la radio, notre journaliste et deux de nos camelots sont allés à la rencontre des artisans parmi les plus écoutés : Paul Arcand, Monique Giroux, Terry DiMonte, Michel Désautels, en plus de nous faire découvrir une nouvelle venue, Vanessa Destiné. Un dossier qui se lit très bien !