Au printemps dernier, je suis allée au Salon de l’emploi et de la formation continue à Montréal, que j’avais vu annoncé à TVA Nouvelles. J’ai pensé à Stéphane du Centre de ressources éducatives et pédagogiques (CREP), qui intervient auprès des participants en préemployabilité de L’Itinéraire.
Stéphane montre comment «complimenter» les employeurs. Par exemple: mettons que je vois une employeuse avec des tattoos. Je pourrais lui dire: « Oh, ils sont beaux vos tattoos! » Trouvez-vous que je sois téteuse? Les camelots me diraient: « Non. Et en plus, m’a dit Stéphane, tu as réussi à la faire parler en lui demandant ce que c’était ».
Le salon des opportunités
Au Salon de l’emploi, j’ai vu Stéphane. Il était face à moi, à environ trois mètres. Il s’est tourné de bord et là, je lui ai dit d’une voix un peu forte: «Stéphane!» On a alors piqué une petite jasette. Dans cette conversation, il m’a demandé si je voulais parler du Salon de l’emploi au groupe de participants du CREP. Il disait que j’étais la seule à y être allée.
Je disais aux personnes des kiosques employeurs que j’avais vu l’annonce du Salon aux nouvelles de TVA. Beaucoup de personnes présentes, surtout des entreprises de sécurité, me connaissaient déjà, pour avoir travaillé dans ce secteur.
Ce salon était une place où on se sentait bien, et il était très bien organisé; mieux que les salons où j’avais été auparavant. Des responsables m’ont expliqué qu’avec les années, ils avaient pris de l’expérience.
À l’un des kiosques, un photographe professionnel prenait gratuitement des photos des visiteurs comme des exposants. J’y suis allée. Ils ont pris plusieurs portraits de moi, avec mes lunettes. Ça faisait un style de vedette. Le photographe m’a ensuite dit d’enlever mes lunettes pour d’autres photos. Puis spontanément, il m’a parlé de la morphologie de mon visage. Il trouvait que j’avais des airs italien ou mexicain… J’ai ajouté à sa demande: « Autochtone ? » Il m’a répondu: « Oui, c’est ça ! »
En route vers l’emploi
Puis, j’ai été au kiosque du YWCA, le Y des femmes. Je m’y suis inscrite, comme à plusieurs autres kiosques. J’ai reçu plusieurs appels à la suite de ces inscriptions, mais je n’en ai choisi qu’un, le YWCA, pour qu’il m’aide à créer un CV. Ils m’ont fait remplir des documents pour intégrer leur programme Femmes vers l’emploi (FVE).
Ils m’ont donné un cours de la CNESST sur le harcèlement, autant psychologique que physique. J’ai aussi eu un cours de secourisme, donné par des ambulanciers.
Ils nous forment également sur la façon de se présenter à un employeur. Je m’exerçais avec une autre personne à faire des entrevues. Ils m’ont expliqué qu’il faut se rappeler qu’un employeur est une personne comme toi et moi. Alors que dans ma tête, c’était comme une vedette qui m’impressionnait.
On peut être stressé, avoir le trac à cause de ça, mais pas de panique!
J’ai aussi suivi des cours d’informatique pour pouvoir remplir des documents en ligne et envoyer des courriels. Ils pouvaient nous référer pour travailler directement au YWCA, comme caissière ou vendeuse à la boutique friperie Fringues, qui appartient au Y des femmes. Ils ont aussi d’autres postes. On a également reçu des coupons-rabais de 10$ pour s’acheter du linge chez Fringues.
J’lâche pas la patate !
À la fin des quelques formations, j’ai reçu une attestation.
J’ai terminé le programme le 9 septembre dernier. Je veux renouveler mes cartes professionnelles dans le milieu de la sécurité privée. Je peux aller chercher mon permis temporaire quand même, mais il faudrait que je le renouvelle et donc que je le paye, tous les trois mois. Le mieux serait de retourner en formation, pour obtenir un permis à renouveler tous les cinq ans.
Ce texte est la suite du mot de camelot: Candidature spontanée, paru dans le numéro du 15 mai 2022 de L’Itinéraire. À ceux qui l’ont lu: Manon n’attend plus de peanuts!