Dans le vivre ensemble, tous comptent !
Vivre ensemble sur un territoire « non cédé » par les peuples autochtones comporte sa part de défi. Certes, on entend davantage parler de ces peuples depuis la crise d’Oka de l’été 90, mais concrètement, sur le terrain, sur le territoire, et dans nos politiques, quelque chose a-t-il réellement changé ?
Denis Coderre, alors qu’il était maire de Montréal, semblait sensible à cette question en intégrant le pin blanc sur le drapeau de Montréal. Mais l’artiste André Michel, que j’ai rencontré pour cette édition dans le cadre de son exposition Nomades ou itinérants, peuples en danger, dira que « ça ressemble plus à un sapin… un sapin qui rappelle celui que se sont fait passer les autochtones ! »
Les médias parlent beaucoup de l’argent qu’on leur donne… Dans les faits à qui profite-t-il ? À mon humble avis, les exempter de taxes — uniquement sur les réserves, précisons-le — est bien peu payé pour occuper un territoire que nous n’avons pas conquis !
Dans le cadre du vivre ensemble, j’aimerais également vous inviter au Café de la Maison ronde, dès son ouverture, le 28 mai. Situé square Cabot près du métro Atwater il est le seul café autochtone de Montréal. Une belle manière de faire des découvertes et des rencontres en plus de combattre les préjugés.
CAMELOT BIBLIOTHÈQUE J.-FERRON LONGUEUIL
Vivre ensemble, c’est comme vivre en couple
Dans une famille, il y a des règles à respecter, qu’elles soient écrites ou non. En général, on s’attend à ce que les tâches soient partagées. C’est une question d’équilibre. Si je lave la vaisselle, tu l’essuies. Si je passe l’aspirateur, tu passes la moppe.
Dans une société c’est la même affaire : les tâches doivent être partagées. Chacun doit faire sa part. Bien sûr, il faut respecter les forces et les faiblesses de chacun. C’est la raison pour laquelle, dans un bus, il est normal de laisser sa place à une personne âgée. C’est comme un contrat : le jour où on devient âgé soi-même, ou handicapé, quelqu’un nous laissera sa place.
Dans un couple, comme dans la société, ceux qui ont l’impression de faire plus que les autres peuvent se sentir utilisés. Alors bien sûr, on n’est pas toujours d’accord et ça peut être sain de se disputer. C’est une manière de se mettre au même niveau, de se comprendre. De même, dans une société, l’important c’est de communiquer. Si une personne jette un mouchoir à terre, ce n’est pas correct, mais il vaut mieux lui dire de le ramasser plutôt que de ne rien dire : même s’il elle ne le ramasse pas cette fois-ci, elle aura peut-être appris une leçon de vivre ensemble.
CAMELOT MÉTRO CHAMP-DE-MARS
Vivre ensemble…
Vivre ensemble ne veut pas tout simplement dire vivre avec les communautés culturelles omniprésentes, mais aussi avec les itinérants et les gens atteints de problèmes de santé mentale.
Moi, à la suite d’un accident sans couverture d’assurances, qui m’a conduit à la rue pendant plus de quatre ans, j’ai appris ce qu’était l’itinérance et les problèmes de santé mentale. J’en ai vu de toutes les sortes. Quand tu as travaillé à ton propre compte durant une trentaine d’années et que tout va bien pour toi, tu ne peux même pas imaginer ce qu’est la misère humaine parce que tu ne l’as jamais vraiment connue.
Sous l’influence d’un ami assez brillant, je me suis inscrit comme camelot. Lui me connaissait comme étant un homme travaillant. Après quelques semaines, je commençais à m’intégrer au groupe. Sauf que j’hésitais à parler aux gens qui avaient des problèmes de santé mentale, de peur que l’on croie que j’étais comme eux.
Mon ami et le directeur de la boîte étaient capables de leur parler comme des êtres humains. Je compris très vite que c’était des gens comme tout le monde. Que tout comme moi, traversant une dépression, ils pourraient pour la plupart s’en sortir. Bien sûr, il y a des gens qui auront des handicaps permanents, mais ils seront quand même capables de fonctionner avec le respect des gens qui les entourent !
CAMELOT MÉTRO UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL