Est-ce moi, ou la pandémie a fait en sorte qu’on parle davantage des « vraies affaires » ?
Il semble que la santé mentale, l’écoanxiété, l’intolérance aux fléaux de société comme la violence conjugale, les agressions sexuelles, les injustices envers les Autochtones, entre autres sujets, occupent une plus grande place dans nos vies.
Bien sûr, ce n’est pas d’hier qu’on en parle, mais il me semble qu’on le fait plus souvent et plus ouvertement. Et on ressent aussi l’urgence d’en discuter pour trouver des solutions. C’est notamment le cas de l’écoanxiété, qui fait l’objet d’un dossier qu’aborde dans nos pages la journaliste Irene Ruby Pratka, dans une collaboration spéciale pour L’Itinéraire. Le concept de cette forme de détresse existentielle ne date pas d’hier non plus; les termes solastalgie ou écoanxiété ont été inventés en 2000 par le philosophe australien Glenn Albrecht. Bien que ces synonymes se rapportent aux changements climatiques, ils comportent des nuances: solastalgie est défini comme le deuil de ce qu’on a perdu et l’écoanxiété à ce qui pourrait arriver.
Et cette peur-là de ce qui nous attend, si on ne pose pas des gestes concrets, touche de plus en plus de monde, notamment les jeunes, qui voient leur avenir hypothéqué par les changements climatiques. Difficile de contourner cette source d’angoisse, on nous en abreuve tous les jours dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Il est facile de changer de poste ou de ne pas lire sur le sujet, et parfois il le faut pour préserver sa santé mentale. Mais on ne peut pas nier les changements climatiques, on voit leurs effets partout sur la planète. L’extrême canicule et sécheresse qui ont sévi dans l’ouest de la Colombie-Britannique l’été dernier, suivies des pluies torrentielles qui ont inondé la même région de la province en novembre sont des signes inquiétants de ce qui nous attend si rien n’est fait.
Alors comment composer avec une telle réalité? Sommes-nous vraiment impuissants face aux changements climatiques ? Peut-être pas. S’impliquer, s’engager, militer, vivre dans le moment présent, apprécier les beautés de la vie, sont parmi les conseils des personnes qui interviennent dans nos pages.
L’authenticité d’Émile Bilodeau
Oui, la vie peut être un défi. Nous souffrons toutes et tous d’épisodes anxieux et d’autres problèmes de santé mentale à un moment de nos vies. Et certains sont plus affectés que d’autres. Mais la question est de moins en moins taboue et en parler fait partie de la guérison.
C’est aussi ce que croit le très sympathique et authentique Émile Bilodeau que l’on a accueilli chez nous à la mi-novembre. Il a accordé une entrevue à notre journaliste Alexandra Guellil dans laquelle il s’exprime sur la vie et sur les grands maux de la société. Il nous a même fait le plaisir de nous chanter Ma maladie mentale, une de ses chansons de son dernier album Petite nature.
Notre journaliste Karine Bénézet, quant à elle, brosse un portrait très imagé du conteur Michel Faubert, qui est, en quelque sorte, le gardien de la mémoire de nos complaintes et chants anciens. Une lecture fort intéressante!