Si on devait nous conter l’histoire de l’arrondissement montréalais du Sud-Ouest, nous n’aurions pas pu trouver meilleure occasion que la Foirée montréalaise à La Licorne. Intéressante, intrigante, captivante et percutante, mais surtout festive, la deuxième édition du spectacle phare du temps des Fêtes est présentée par le Théâtre Urbi et Orbi qui s’associe au théâtre de La Manufacture.
Après 20 ans de Contes urbains, la Foirée montréalaise se veut un clin d’œil à la célèbre émission de télé Soirée canadienne, qui se promenait de village en village pour présenter le folklore québécois. Plus moderne, la musique folklorique électro-trad nous ramène à notre époque, tandis que quelques chansons à répondre nous fait faire un bond en arrière.
Dans une mise en scène de Martin Desgagné, le spectacle s’oriente sur des contes anecdotiques des cinq quartiers du Sud-Ouest : Saint-Henri, La Petite-Bourgogne, Pointe-Saint-Charles, Griffintown, Saint-Paul-Émard. Cet arrondissement c’est aussi 15,7 kilomètres carrés de superficie, 71 546 résidents en 2011 et 4,3 % de la population de Montréal. Pour des néophytes du Sud-Ouest, nous avons eu l’impression de pouvoir capter son essence, ses particularités et ses humeurs. L’incontournable canal Lachine et l’enseigne Five Roses trônant sur l’horizon figurent parmi les seuls repères mondains de ce coin reculé de Montréal.
L’animateur Pascal Contamine dirige la soirée d’une main de maître avec les comédiens Mylène Bérubé, Marie-Joanne Boucher, Jean-François Boudreau, Simon Boulerice, Luc Bourgeois et Guy Vaillancourt provoquant chacun des esclaffements pendant leurs monologues. Chacun trouve un moyen de nous faire vivre une petite particularité plutôt absurde de leur quartier, nous faisant à la fois rire et nous rendant suspendus à leurs lèvres.
Plusieurs artistes, qui se retrouvent sur scène, ont signé les textes de la bande d’Yvan Bienvenue, François Archambault et Pierre-Michel Tremblay notamment. Alors que la musique électro-trad du Trio Mélisande, armé de guimbarde, violon, mandoline, flûte traversière et rythmes électroniques nous projette dans l’univers festif et dansant d’une veille de jour de l’An.
Tour à tour, les comédiens-conteurs qui étaient assis incognito dans la foule en sortent pour prendre place sur les planches. Avant que les conteurs montent sur scène, on nous projette une vidéo d’introduction sur l’arrondissement sur des planches de bois.
Et les bémols ? Les costumes plutôt minimalistes ainsi que le décor en bois justement qui n’a passablement aucun lien mis à part que l’auteur soit originaire de Ville-Émard. Les éco-sculptures d’Alain Cadieux, qui voulait créer une ambiance, ont permis de donner une seconde vie à des matériaux récupérés, particulièrement le bois et l’acier. Le décor compte une vingtaine d’éco-sculptures qui évoquent l’histoire de l’arrondissement. Par exemple, deux grandes roues d’acier illustrent l’omniprésence du chemin de fer dans le district.
Des contes pour se réchauffer en plein mois de décembre avec des comédiens au charisme plutôt égal et pour rire à des histoires sans bon sens, c’est à voir!
Foirée montréalaise : À l’affiche jusqu’au 23 décembre au Théâtre La Licorne
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