Depuis son départ de la politique, Catherine Dorion a choisi une autre scène pour s’exprimer : celle du théâtre. Mais loin d’un repli, c’est un retour aux sources, la quête d’un impact plus réel, plus humain.
La militante est de retour sur scène avec Sciences po 101 : traité d’insoumission à l’usage du vrai monde. Un spectacle à la croisée du stand-up engagé, du documentaire et du théâtre interactif. Une proposition artistique qui dépasse le simple témoignage pour inviter à une réflexion collective sur le système politique et les moyens d’y insuffler du changement à échelle humaine.
Le lendemain de sa prestation, nous la retrouvons dans un café de son quartier à Québec. Loin des projecteurs, elle partage avec nous ses réflexions sur le spectacle, l’insoumission et l’avenir de la culture et du politique.
De la noirceur à l’espoir
L’ancienne députée solidaire de Taschereau de 2018 à 2022 arrive avec un grand sourire, visiblement apaisée après cette première représentation. « Je suis contente, dit-elle. On est partis dans un buzz. On se demandait : est-ce que c’est juste nous qui trippons là-dessus, ou est-ce que ça a du sens pour les autres ? Mais hier, on a vraiment eu l’impression d’une rencontre avec le public. »
Dès les premières minutes, Sciences po 101 prend une tournure particulière. Ce n’est pas un monologue, mais une conversation, une expérience où le public devient partie prenante du récit. Avec l’acteur Vincent Massé-Gagné, aussi son ancien attaché politique, et son metteur en scène Alexandre Fecteau, Catherine Dorion construit un spectacle en deux temps.
La première moitié est sombre. Elle dépeint un monde où la politique semble vidée de son sens, éloignée du « vrai monde ». Une peinture brutale, reflet d’un sentiment partagé par beaucoup. Mais la deuxième partie bascule vers l’espoir. Pas un espoir naïf, ni un remède miracle, mais un antidote lucide au désespoir. Un appel à l’action, une invitation à sortir de l’apathie.
Vous venez de lire un article de l’édition du 15 mars 2025.