À tout moment de la journée, dans 35 pays du monde, plus de 5 700 camelots vendent un journal ou un magazine de rue aux passants. À Montréal et les environs, vous les croisez dans les stations de métro, aux coins de rues, devant des épiceries, des pharmacies.

Pour beaucoup d’entre vous, ils et elles sont devenu.e.s « mon ou ma camelot ». Vous avez développé une relation en échangeant avec eux et avec elles. Parfois même, vous vous êtes lié d’amitié.

Tous les jours, nos camelots nous parlent de leurs clients. Ceux qui les réjouissent en leur annonçant qu’ils sont devenus grand-parents, ceux qui ont enfin obtenu leur diplôme universitaire, qui sont tombés malades et qui ont guéri. Ceux aussi qu’ils pleurent lorsqu’ils apprennent leur décès.

Il y a aussi ces clients qui se confient à leur camelot comme si le spot de vente était un confessionnal à aire ouverte qui invite aux confidences.

Et c’est comme ça un peu partout dans le monde. Le mouvement des journaux de rue, actif depuis plus de 30 ans, a contribué à changer la vie de bien des personnes en situation d’itinérance, non seulement en leur permettant de gagner un revenu, mais en les réaffiliant à la société.

La première semaine de février est traditionnellement consacrée aux camelots du monde par l’INSP, le réseau international des journaux de rue, qui fédère une centaine de publications comme L’Itinéraire.

Nous rendons donc hommage à tous les camelots du monde à l’occasion de la Semaine internationale des camelots. Et fidèles à notre tradition, chaque édition du 1er février leur est dédiée.

De plus, nous vous faisons découvrir un journal de rue d’ailleurs. Cette année, nous mettons à l’honneur Kralji ulice (Les Rois de la rue) basé à Ljubljana en Slovénie. Pour l’occasion, nous avons réuni deux anciens camelots qui sont maintenant des employés des deux organismes communautaires qui publient leur magazine de rue. Daniel Prince, qui été camelot de longue date de L’Itinéraire, est désormais responsable de la distribution et Yakov, un camelot de la première heure de Ljubljana, a été embauché par Kralji ulice comme homme à tout faire. Tous deux ont déjà connu la rue et les problèmes de consommation, mais ont réussi à s’en sortir.

L’échange entre les deux hommes est inspirant et démontre bien comment les journaux de rue peuvent changer des vies pour le mieux.

Nous sommes reconnaissants de faire partie de ce mouvement qui apporte des solutions bien concrètes aux problèmes de société que sont l’itinérance, la pauvreté et la précarité.

Les journaux de rue anglophones ont comme slogan : « Giving a hand up, but not a hand out », qui se traduit par : Aider à se relever, plutôt que de donner la charité. Et nous pouvons vous dire que depuis 30 ans, cette formule fonctionne bien pour toutes les personnes qui acceptent la main que nous leur tendons.


Vous venez de lire un extrait de l’édition du 1er février 2025. Pour lire l’édition intégrale, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.