On dit que l’aliénation parentale est une forme de violence familiale qui peut survenir après une séparation et que la détresse de l’enfant qui en est victime et celle du parent rejeté sont à la fois insoupçonnées et sous-estimées. Pourtant ses conséquences sont dévastatrices sur le développement et l’épanouissement de l’enfant et sur la santé globale du parent aliéné.

Le cas que je vous présente est véridique. Dans cette situation, le couple s’est séparé alors que l’enfant avait à peine trois ans. C’est le père qui aliénait son fils contre la mère. Il profitait du tout jeune âge de son garçon pour dire des insanités contre sa mère. Ça a duré pendant plusieurs années. Il a même poussé l’odieux jusqu’à pleurer devant son enfant en disant que sa mère était méchante de l’avoir laissé alors que c’était tout le contraire. Vous savez bien que les jeunes enfants sont comme des éponges et finissent par croire à peu près tout ce qu’on leur dit. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Évidemment, ce n’était que le commencement.

Au début, l’enfant était plutôt avec sa mère, mais très vite ce fût la garde partagée, donc plus d’opportunités pour le père de manipuler son enfant. À petite dose, insidieusement, il tissait sa toile et à force de dépeindre la mère comme une vilaine mégère, eh bien l’enfant a fini par croire que sa mère était une mauvaise personne. Ça a duré jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de quatorze ans, tellement convaincu que sa mère n’était pas apte à l’élever. Ça s’est rendu en cour. Puis, à l’âge de quatorze ans, un enfant peut décider avec lequel de ses parents il veut habiter à moins de preuve d’abus physique ou sexuel. De plus, comme il y avait une certaine discipline chez la mère et aucune chez le père, où pensez-vous que cet ado a voulu rester ? Poser la question c’est y répondre. Donc devant le juge, l’enfant a décidé d’aller vivre à temps plein chez son père. L’événement le plus déchirant s’est passé lorsque l’adolescent, alors âgé de dix-sept ans, a carrément refusé que sa mère soit présente à son bal de finissant. C’est non sans peine et le cœur blessé qu’elle a pu y assister après plusieurs échanges de courriels avec la direction de l’école.

Dans ce foutu merdier, il n’y a pas que l’enfant et la mère qui soient impliqués, le conjoint de celle-ci l’est aussi. Il est dans leur vie depuis plus de dix ans et essaie de s’impliquer dans l’éducation du jeune même s’il n’est pas le géniteur. C’est évident que cette situation ne lui plait pas, malgré tout son bon vouloir rien ne fonctionne, le lavage de cerveau a fait son œuvre et l’incapacité de prouver l’aliénation parentale à travers les multiples batailles juridiques vient alimenter un sentiment d’injustice. Il qualifie cela de « kidnapping cautionné par l’état ». Maintenant imaginez lorsque ce jeune atteindra l’âge adulte et qu’il s’apercevra que son père l’a manipulé pendant toute ces années. Je n’ose même pas y penser. Dans tout ceci il y a deux victimes : la mère et l’enfant, qui lui n’a rien demandé. Comme je le dis plus haut, les enfants sont tellement faciles à manipuler, il faudrait faire attention avant de dire des vacheries contre l’autre parent. L’aliénation parentale ne laisse aucune marque visible, mais beaucoup de blessures invisibles.


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