Vieillir dans un chez-soi « payé » depuis longtemps, avoir toute sa tête, être soutenu par ses enfants et donner tout l’amour du monde à ses petits-enfants; voilà l’horizon rêvé d’une majorité de personnes qui s’approchent du moment où l’on devient « vieux ».
Mais cette vision normative du vieillissement chez soi s’adresse aux personnes âgées qui ont la paix d’esprit d’avoir un toit, des sous pour le payer et aucune crainte d’en être évincé. Parce que même si des lois et des moratoires existent pour protéger les locataires, et particulièrement les aînés locataires, les dossiers au Tribunal administratif du logement (TAL) ayant empêché des évictions sont en très petit nombre.
La crise du logement et le vieillissement, conjugués au système de santé qui peine à se sortir la tête de l’eau, ont jeté dans les dernières années plusieurs vieux à la rue. Des organismes de premières lignes parlent d’une véritable crise de santé publique.
Faute d’une réponse adéquate et rapide des institutions publiques, des projets privés comme Mission Unitaînés répondent à leur manière à la crise du logement en faisant sortir de terre à la vitesse de l’éclair des complexes immobiliers dédiés aux aînés. Une réponse du privé qui n’est par ailleurs pas sans angle mort et qui dévoile toute une industrie destinée au grand âge.
Accueillir les aînés de la rue: «On a trop de monde! »
Sur le site internet du PAS de la rue, une phrase est mise en évidence : « Toutes les personnes aînées de 55 ans et plus en situation de grande précarité ou sans domicile fixe dans la région de Montréal sont les bienvenues dans nos centres de jour. »
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