En 2018, la Nation Atikamekw officialise sa propre DPJ : le Système d’intervention d’autorité Atikamekw (SIAA) ; du côté de Sept-Îles, les Innus d’Uashat mak mani-utenam sont en voie de voter leur propre loi sur la bienveillance et la protection de l’enfance. En 2019, le Canada a affirmé les droits et la compétence des peuples autochtones en matière de services à l’enfance et à la famille à travers le projet de Loi C-92. « Les choses avancent dans la bonne direction », affirme André Lebon, ancien psychoéducateur jeunesse et vice-président de la Commission Laurent.

Mais pour certains, la marche est plus haute. Comme pour le peuple inuit du Nunavik dont les enjeux chroniques – manque de logement, accès à l’eau potable, consommation, éducation, entre autres –, font barrage à l’autodétermination de cette communauté. Des défis qui, en bout de ligne, retentissent sur la sécurité et l’épanouissement des enfants retirés de leurs parents par la DPJ. C’est ce qu’a vécu Amanda*, déplacée près de 30 fois par la DPJ et aujourd’hui accueillie dans la famille d’accueil de Virginie*. Mère et fille racontent.

Arrivée dans son nouveau chez elle, Émilia s’est approchée d’un arbre et a enlevé sa mitaine. De sa petite main d’enfant à peine âgée de plus de 4 ans, elle a ramassé une branche au sol qu’elle a porté à son visage pour en sentir les bourgeons. La jeune Inuk n’a pas tout de suite compris ce que c’était…

Au Nunavik, l’horizon est dénué d’arbres ; le climat arctique y est rude, comme les conditions de vie du peuple inuit. C’est dans cette région du Québec à plus de 1400 km de leur nouvelle maison que sont nées Émilia et sa sœur Amanda.

* Noms fictifs


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