Notre dossier principal est consacré aux jeunes libraires indépendants, et la passion pour le livre. Car il en faut de la passion pour ouvrir une librairie de quartier de nos jours. Ce n’est certainement pas pour devenir riche que nos libraires le font !
À l’ère des médias sociaux, et du prétendu déclin de la lecture chez les jeunes, comment les librairies font-elles pour survivre ? Eh bien, il n’y a qu’à visiter votre librairie de quartier pour vous rendre compte qu’elle est exploitée par des personnes qui le font par amour.
Et puis, plus souvent qu’autrement, les librairies sont plus que des commerces. Ce sont des lieux de rencontre, d’échange, où l’on organise des événements, des activités pour tous. On y va pour prendre un café, s’offrir un temps d’arrêt pour se faire plaisir à butiner les étalages de livres, discuter avec d’autres férus de littérature, participer à des lancements, des ateliers d’écriture…
On compte au Québec plus d’une centaine de ces librairies indépendantes, qui, contre vents et marées, font face à la concurrence des grosses bannières, Costco et Walmart inclus. Néanmoins, elles tirent quand même leur épingle du jeu.
Comment se porte donc l’industrie du livre, avec l’omniprésence des écrans dans nos vies ? L’an dernier il s’est vendu pour 678,4 M$ de livres au total, les librairies ayant récolté 458 M$ de ce montant, selon l’Institut de la statistique du Québec.
Toi, lis-tu?
Et les jeunes lisent encore de nos jours ? La réponse est oui. Mais différemment et souvent en ligne ou sur un support électronique. On n’a qu’à regarder les communautés #BookTok pour se rendre compte de l’intérêt des jeunes pour la lecture. Seulement au Québec, BookTok recueille des dizaines de millions de vues auprès des moins de 30 ans. Les libraires s’en inspirent d’ailleurs pour leurs suggestions de lectures.
J’ai fait un petit sondage maison auprès de mes plus jeunes collègues pour me rendre compte qu’il n’y avait pas une seule réponse à la question. J’ai fait le constat que la plupart n’ont pas lu les grands classiques littéraires, et comme tout le monde, chacun.e a ses préférences de genres. Mais toutes et tous affirment que lire leur procure du plaisir, de la détente et un moyen de s’évader du quotidien.
Quelques commentaires recueillis:
Amina, 23 ans : Je ne lis pas assez de littérature, mais j’aime beaucoup les livres sur la techno, les solutions informatiques et la programmation…
Pascale, 28 ans : Je lis tous les jours, pour apprendre, pour me tenir informée, pour m’évader. Les livres m’apportent tellement. C’est prendre un temps privilégié avec moi-même.
Samuel, 24 ans : Je lis beaucoup et j’aime ça ! (D’ailleurs Sam aspire à devenir écrivain).
Alex, 38 ans : Beaucoup. Environ un livre par mois. J’aime les livres sur la psycho, les dépendances, l’itinérance (Alex est intervenant psychosocial). Mais j’aime beaucoup la littérature. Ça m’a tant apporté. J’ai appris l’art de vivre.
Justine, 26 ans : J’adore les romans graphiques. Je m’identifie aux personnages et ça me rend plus empathique. J’essaie d’encourager mes amis qui ne lisent pas à le faire. Les romans graphiques sont une bonne façon d’appréhender la lecture !
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